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Anton Tchékhov 1890

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Anton Tchekhov 1890
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

L’an dernier, c’est autour de ‘Winter Sleep’ qu’on avait eu l’occasion d’évoquer l’ombre d’Anton Tchekhov au cinéma : la Palme d’Or de Nuri Bilge Ceylan s’inspirant librement de trois nouvelles de l’écrivain russe. Aujourd’hui, c’est à travers ce biopic, à la fois académique et impeccablement interprété, que l’on retrouve l’auteur de ‘La Mouette’, sous les traits du sympathique et délicat Nicolas Giraud.

D’ailleurs, aux côtés de l'attachant interprète d’Anton Tchekhov, au jeu tout en nuances, l’ensemble de la distribution convainc par son naturel, qu’il s’agisse des frères et sœurs de l’écrivain (Lolita Chammah, Robinson Stévenin, Brontis Jodorowsky), des femmes qui lui tournent autour – qu’interprètent une passionnelle Jenna Thiam ou la discrète Marie Féret – ou de diverses figures imposées de la littérature russe, de l’incontournable Léon Tolstoï (Frédéric Pierrot) à l’éditeur Alexeï Souvorine (Jacques Bonnaffé).

En outre, le ton du film mérite également d’être remarqué : loin de tomber dans le piège qui consisterait à lorgner lui-même vers un huis-clos « à la Tchekhov », le long métrage de René Féret, n’hésite pas à faire preuve d’humour, de joie et de tendresse. Si le voyage de son héros sur l’île de Sakhaline (où Tchekhov va à la rencontre de bagnards pour témoigner de leurs conditions de vie), paraît un peu manquer d’épaisseur – cette aventure ayant sans doute pu constituer un long métrage à elle seule –, l’ensemble du film réussit à restituer la psychologie, le parcours et l’humanisme de l’auteur, ainsi que sa réflexion sur le processus créatif et les rapports d’imbrication entre écriture fictionnelle et vécu authentique. En dépit de sa forme très – sans doute trop – classique, ‘Anton Tchekhov 1890’ parvient ainsi à nous faire saisir l’essentiel d’un parcours et d’une œuvre à l’exigence précieuse. Un biopic réussi, voilà qui n’est finalement pas si fréquent.

Écrit par Alexandre Prouvèze
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