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Fantasia

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Fantasia - 2015 - Wang Chao
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Il est de ces films qui n’ont pas besoin d’action pour être appréciés. ‘Fantasia’ en fait partie. Wang Chao, réalisateur de ‘L’Orphelin d’Anyang’, plonge ses spectateurs dans la Chine industrielle de Chongquing à travers le quotidien d’un foyer en grande difficulté.

Une famille de la classe ouvrière se retrouve confrontée à la maladie et la mort imminente d’un de ses membres : atteint d’une leucémie, le père se bat en effet depuis des mois pour la cacher à ses enfants… jusqu’au jour où l’usine dans laquelle il travaille lui annonce qu’elle ne pourra désormais plus lui rembourser que la moitié de ses soins médicaux.

Ebranlée, la mère (Su Su, dans une prestation parfaite) tente alors de cumuler plusieurs emplois et d’emprunter de l’argent auprès de ses proches pour joindre les deux bouts. Les enfants se retrouvent également perdus face à la révélation du cancer qui ronge leur père. Bientôt, la fille se fait embaucher dans un bar de nuit, mais sombre peu à peu dans la prostitution. Tandis que le fils, victime des railleries de ses camarades de classe concernant l’état de son père, fait l’école buissonnière pour se trouver un emploi.

Le fossé entre l’Occident et l’Orient se creuse concernant le rapport à l’argent et à la maladie. Ici, beaucoup refusent de faire crédit à la mère sous prétexte que la leucémie est incurable. Par ailleurs, le réalisateur dissémine tout au long de son film des éléments historiques relatifs à l’Empire du Milieu – des chants révolutionnaires de Mao aux soirées karaoké d'aujourd'hui. Le public découvre ainsi une contrée que l’on ne pourrait seulement résumer à l’un de ses aspects : il s’agit avant tout de montrer les travers de la première puissance économique mondiale.

Présenté au Festival de Cannes 2014, ‘Fantasia’ ne tombe ni dans le pathos ni dans le ridicule. Et présente avec brio une tranche de vie d’une famille chinoise coincée entre la pauvreté et les mœurs du pays qui tente de se débattre tant bien que mal.

Écrit par Justine Reix
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