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Mon fils

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Mon Fils
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

C’est le récit de deux histoires qui se suivent et se mêlent : celles d’Iyad, de ses yeux noisette, de son amour contrarié pour Naomi, et de son amitié avec Yonatan, jeune juif handicapé. Deux récits d’amour et d’amitié, comme dirait Céline Dion, qui prennent place dans un contexte politique particulièrement tendu. 

Alors qu’il a grandi dans une ville arabe, Iyad (interprété par le renversant Tawfeek Barhom), petit prodige de 16 ans, parvient à intégrer un prestigieux pensionnat juif à Jérusalem. Une immersion qui ne se fera pas sans quelques insultes racistes dans les couloirs du lycée, sans quelques baisers volés dans un coin de chambre insalubre ou autres prises de parole charismatiques devant un public médusé. Des anecdotes d’une normalité déroutante qui font le sel de ce long métrage signé par le réalisateur israélien Eran Riklis, pourtant tourné dans l’une des régions les plus tourmentées du globe. 

Si l’amour naissant entre Iyad et Naomi convainc par sa fraîcheur et son naturel, c’est la relation entre les deux jeunes hommes qui interroge et émeut le plus. D’abord parce qu’elle échappe avec élégance et poésie à tout pathos (un enfant handicapé, ça tire des larmes, forcément), mais aussi parce qu’elle complexifie notre rapport au personnage principal, parce qu’elle raconte avec originalité les conflits intérieurs d’un jeune homme ambitieux, socialement limité par ses origines. Une vision nuancée omniprésente dans un film dont l’objectif vise le subjectif. « On ne peut pas être manichéen (…). Pour chaque brute épaisse, on trouve un être bienveillant, (…) pour chaque acte de violence, on trouve un acte de compassion » explique le réalisateur. 

‘Mon fils’ dessine ainsi avec pudeur les contours d’un pays où rien n’est simple, pas même les amours adolescentes – et encore moins le boulot de garçon de café. Et même si on s’ennuie parfois un peu face à l’écran, la subtilité ne se tricote pas dans la précipitation et les lenteurs du film finissent par avoir un certain charme.

Écrit par Elsa Pereira
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