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Co-Workers : Beyond Disaster

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  1. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
    © Aurélien Mole
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  3. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  4. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  5. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  6. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  8. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  9. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  10. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  11. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
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  12. Beyond Disaster (© Aurélien Mole)
    © Aurélien Mole
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Et si le désastre ne dévastait pas tant que ça ? Et s’il permettait une nouvelle naissance, une nouvelle façon d’être ensemble ?

Si on souhaitait le désastre pour enfin se retrouver, former une nouvelle communauté, un nouveau langage, une nouvelle appréhension du monde ?      

Bétonsalon, centre d’art et de recherche audacieux et pointu, situé au sein de l’université Paris-Diderot, conçu comme « un espace où élaborer un questionnement sur et en société », fait éclore des pistes de réflexion autour de cette idée qui fait du désastre le moment opportun pour entrer dans une nouvelle histoire, créée de toutes pièces. Pensée à partir des 'Notes sur le désastre' de l’écrivain égyptien Haytam el-Wardany, l’exposition 'Co-Workers : Beyond Disaster' explore non pas le récit dramatique de l’instant désastreux mais les transformations de « l’être-ensemble » qui en résultent. Mues par une dynamique positive et avant-gardiste, les œuvres présentées (photos, organismes vivants ou mécaniques, film d’animation ou de corps réels, construction immobile, écran bavard ou bien encore diapositives infinies et semblables) interrogent toutes dans leur langage, leur matière et leur forme notre rapport à l’environnement. Fourmilière en action, décortication poétique des strates de l’enveloppe terrestre, robots répondant à nos émotions, écosystèmes encore inconnus,  manifeste du langage autistique, bulletins météorologiques dysfonctionnant... La dizaine d’installations que l’on rencontre nous plonge au cœur de la riche et complexe réflexion menée autour de la repensée du corps commun au regard de son milieu. En envisageant le désastre comme une fable, la recherche se fait libre et créative. Loin des normes artistiques où cartels et dépliants guident nos pas paresseux, Bétonsalon envisage la visite comme une exploration. Plan en main, Le journal de Bétonsalon en guise de carte de navigation, nous voguons à travers l’espace, dépositaires des essais de réponse des artistes convoqués pour l’occasion. Non pas thématique, mais plurielle par la diversité des regards qu’elle regroupe, l’exposition matérialise l’écho d’une pensée contemporaine, en friche et en mutation.

Absolument beyond the point, au-delà de nous et de notre monde, l’ensemble des œuvres témoigne d’une puissance de la création dans l’anticipation et la supposition. Elle s’appuie aussi bien sur la science-fiction que sur l’imagination pure. Elle dit : « Nous y sommes, il est arrivé ce fabuleux désastre et c’est le nôtre. » Chance et fabulation, il nous rassemble et nous crée. Formidable table rase naturelle qui nous aide à repenser le commencement. Les artistes s’emparent de cette deuxième naissance vivace et prolifique et nous entraînent avec eux. Bien plus qu’une simple présentation d’œuvres plastiques, graphiques ou simplement visuelles, l’exposition à Bétonsalon est un point de départ, le premier grain de poussière de la nouvelle histoire. Comme la toute première brèche ouverte par le désastre. Un cri de ralliement pour âmes nouvellement naît. En effet, non seulement les temps de réflexion qui jalonnent son développement (rencontres et conférences participatives dont le détail est à retrouver bientôt en ligne) mais aussi les workshops qui mettent en présence des sensibilités communes permettent d’élargir et d’enrichir cet instant d’après le désastre en un moment viable ou fantasmé, mais réfléchi et partagé. Absolument beyond, même d’elle-même, l’exposition est pleine des promesses et des rêves d’un foisonnement de la pensée à la fois précise, exigeante et unificatrice.

Véritable lieu d’investigation, Bétonsalon prouve encore une fois son original talent dans l’art de la recherche artistique sublimant l’actualité. Il ne s’agit pas seulement d’aller voir les œuvres qui y sont exposées (bien que) mais d’entrer dans la réflexion qu’elles proposent en allant assister aux intrigantes rencontres à venir dont la plus surprenante et la plus alléchante quant aux idées qu’elle pourra faire germer semble être celle du 16 janvier : 'Géographies martiennes'. Qu’attendez-vous ?

Écrit par
Elise Boutié

Infos

Site Web de l'événement
www.betonsalon.net
Adresse
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