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Cocteau contemporain

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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Depuis la rétrospective du Centre Pompidou en 2003, l’ouverture du musée Cocteau en 2011 à Menton et les commémorations pour le cinquantenaire de sa mort en 2013 – avec, notamment, des rééditions, des conférences, des hommages, des expositions et même la restauration de ‘La Belle et la Bête’ – le très prolifique et controversé Cocteau suscite plus encore l’intérêt des jeunes artistes, qu’ils soient peintres ou poètes, réalisateurs ou plasticiens. Ces derniers sont nombreux à déceler chez lui quelque chose de profondément « contemporain » – autrement dit, quelque chose qui soulève, aujourd’hui encore, des questions intellectuelles ou formelles capables de nourrir leur inspiration florissante.

Pour quelques mois, la Galerie Coullaud & Koulinsky (épaulée par Dominique Païni, commissaire de l’expo de Beaubourg en 2003) prête ses murs blancs à quelques œuvres du maître, mêlées à celles d’une vingtaine d’artistes, comme Mark Bruss, Henri Foucault, Valérie Sonnier, ou Hélène Delprat, qui toutes gravitent autour d’une même poésie tacite et chimérique. Des phallus en évidence, des cœurs humains, des sphinx de toutes formes, des hommes et femmes sans visage, des petites lettres en désordre, des mèches de cheveux sous verre, des bêtes (parfois accompagnées de leur Belle), et tant d’allusions à l’univers original et délicieusement énigmatique de Jean Cocteau. La diversité des supports de représentation met en évidence l’éclectisme de celui qui fut, certes parfois désapprouvé, mais également admiré de grands hommes tels que Godard, Rivette ou Truffaut.

Aucun cartel pour déchiffrer le doux mystère de ces œuvres ondoyantes : des croquis au crayon à papier, déchirés sur les côtés (Cocteau), aux œuvres textiles baroques (Mehryl Lévisse), en passant par le court film d’Hélène Delprat, pas un mot n’éclaire le parcours cabalistique que dessinent ces travaux savoureusement troublants. Dans un coin, on contemple le sang de l’artiste (Margaux Bricler), tandis que dans un autre, on se surprend même à apercevoir son propre reflet. Voilà une belle occasion de porter un regard neuf sur ce que fut Jean Cocteau, à travers ce dialogue certes un peu abstrait, mais on ne peut plus éclatant.

> Du mardi au samedi de 13h à 19h.

Écrit par
Céleste Lafarge

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Entrée libre
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