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David LaChapelle : Land Scape

  • Art, Photographie
  • 3 sur 5 étoiles
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Dans cette série de paysages industriels, David LaChapelle s’aventure loin, bien loin de ses photos de mode ou de ses remakes kitsch et criards de célèbres tableaux de l’histoire de l’art. Les couleurs rutilantes, la finition brillante et l’aspect toc sont toujours là. Mais derrière leurs airs innocents de Lego Paradisa, ces ‘Land Scapes’ exposés à la galerie Daniel Templon dégagent une ironie plus acide que de coutume.

A première vue, on se croirait devant des maquettes ultrasophistiquées de stations-service, de raffineries de pétrole et de centrales nucléaires – édulcorées à l’extrême et retouchées jusqu’à plus soif. Mais en s’approchant, on s’aperçoit que ces monstres de l’industrie et de la surconsommation ont été faits avec des pinces à linge, des pailles, des bougies d’anniversaire, des canettes de boissons énergisantes, des dés à coudre, des rasoirs jetables, des boîtes à œufs ou des bigoudis rose bonbon. Comme un gamin bricoleur et un peu geek sur les bords, qui viendrait de refermer le numéro spécial apocalypse de Science et Vie Junior, le photographe américain s’est clairement amusé à composer ces architectures de bric et de broc, soigneusement photographiées dans le désert, sur la côte californienne et dans la jungle hawaïenne.

Clins d’œil distants aux scintillantes pompes à essence peintes par Edward Hopper, ou aux ‘Gas Stations’ photographiées par Ed Ruscha le long des highways, les improbables infrastructures de David LaChapelle posent un regard sardonique sur les symboles de cette Amérique qui pensait avoir réussi parce que tout le monde possédait une Ford, mais dont les sources d’énergie sont définitivement passées du côté obscur au lendemain de la marée noire du Golfe du Mexique (2010, merci BP) et de la catastrophe de Fukushima (2012). Pas très subtil, voire d’un premier degré sans gêne mais finalement assez réjouissant de vulgarité, ‘Land Scape’ met en scène un rêve américain devenu cauchemar tropical. Un monde pétrolier en passe de se fossiliser, habité de plastique et baigné dans une étrange lumière surnaturelle, douce comme un bonbon aromatisé au Sans Plomb 95.

> Horaires : du lundi au samedi de 10h à 19h.

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Entrée libre
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