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Enki Bilal, 'Les Fantômes du Louvre'

  • Art, Dessin
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Time Out dit

2012 ne s’achèvera peut-être pas avec un cataclysme. Mais que les amateurs de grosses catastrophes se rassurent. L’année se clôt quand même sur un désastre croustillant. A défaut d’anges de l’apocalypse : des fantômes signés Enki Bilal, fraîchement débarqués à Paris pour hanter le Louvre. Bouh. Ca hérisse le poil. Une bonne vieille calamité comme on n’en avait pas vue depuis longtemps dans le monde de l’art, exposée dans la salle des Sept-Cheminées.

Le pitch est plutôt simple : le dessinateur de ‘La Trilogie Nikopol’ a pris des photos de salles et d’œuvres du musée, puis a peint des portraits à même ses tirages, à l’acrylique et au pastel. Ses 23 compositions rendent hommage à des personnages historiques ou imaginaires, disparus dans des circonstances tragiques, et dont les destins réels ou fictifs furent liés d’une manière ou d’une autre à une œuvre du Louvre. Un texte affiché à côté de chaque planche raconte l’histoire de ces « fantômes », plaçant ainsi l’exposition (vaguement) sous le signe de la narration, et par extension de la bande dessinée, dont Bilal est devenu l’une des stars intersidérales depuis plusieurs années.

Si l’idée est à la limite du mielleux, le résultat est, lui, carrément écœurant, tant il pédale dans de collantes couches de guimauve. Premier degré pataud, assemblage surchargé, superposition vulgaire de la photo et du dessin (avec effets de transparence spectraux en bonus), gamme de couleurs bleutées, grises et verdâtres pour bien accentuer le côté « back from the dead ». C'est aussi subtil qu'un revenant de série Z maquillé par sa petite sœur de 4 ans. Aussi kitsch que la serviette de plage à dauphins que votre tante fan de Roch Voisine vous avait offerte en 1992. Aussi percutant qu’un gant de toilette humide. Bilal a encore trouvé un bon prétexte pour faire du bruit et dessiner d'énièmes personnages aux pommettes aiguës et aux bouches pulpeuses. A encore prouvé que son discours se fait de plus en plus vide, plat, parfois même grossier. A saboté, au passage, quelques photos de chefs-d’œuvre comme ‘La Joconde’ ou ‘La Victoire de Samothrace’, en les barbouillant de couleurs. Et si ce n’est pas la fin du monde, on se demande quand même si ce degré de mauvais goût ne serait pas, à tout hasard, un brin radioactif.

> Horaires : tous les jours sauf le mardi de 9h à 18h, nocturne le mercredi et le vendredi jusqu’à 21h45

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Prix
11 €
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