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La Maison Magique

  • Art, Art contemporain
  • 3 sur 5 étoiles
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Plongée au cœur d’une luxuriante forêt nipponne à travers deux propositions architecturales. Poétique et expérimental.

Au cœur de la vaste Maison de la culture du Japon de Paris, vous trouverez en ce moment deux maisons magiques, deux habitats envoûtants, deux propositions faites à partir du même matériau : le bois. L'agence japonaise Bow-Wow et l'architecte d'origine portugaise Didier Fiuza Faustino ont en effet investi l'espace d'exposition chacun à leur manière. Mais en travaillant tout deux un bois venu des forêts portugaises, qui retournera à sa terre natale au terme de cet événement. Les deux maisons y seront ainsi reconstruites et les promeneurs curieux pourront venir à leur rencontre le temps d'une balade, d'un pique-nique ou d'une errance.
En attendant, à la Maison de la culture du Japon, on est aussi (presque) en forêt. Une bande son discrète et agréable fait chanter les oiseaux, craquer les herbes et couler l'eau d'entre des roches imaginaires. La magie est là, dans cet imaginaire sollicité et inventé, dans cette mise en scène d'un ailleurs simple, épuré mais tellement ouvert que tout peut s'y projeter.

Dans cet environnement sylvestre, la Chigi House de l'agence Bow-Wow apparaît comme une structure ouverte, un large toit avec des pentes dessinées sur lesquelles on peut venir s'asseoir pour se reposer, rêver ou même dormir. Rappelant les toitures des temples japonais, l'habitat invite aussi à se réfugier sous ses longs dénivelés de bois. Protectrice et rassurante, la maison de Bow-Wow se révèle aussi individuelle que collective. On imagine s'y retrouver en bande ou en solitaire. La lumière y entre tout en étant filtrée par les planches qui bâtissent une frontière avec l'extérieur sans la radicaliser. Par conséquent, la maison Chigi dévoile autant qu'elle couvre, ce qui la rend flottante et paradoxalement reliée à la terre. Son charme réside donc dans son ambivalence, dans son alliage d'opaque et de translucide, d'ouvert et de fermé, d'intime et de commun.

A l’inverse de cette première maison magique qui s'apprivoise doucement, la seconde cabane pensée par l'architecte français Didier Fiuza Faustino constitue une bulle, un cocon de lumière aux arceaux de bois. « A home is not a hole »(« une maison n’est pas un trou »), nous dit-elle. Capsule intime, demeure miniature d'un peuple inconnu ou objet fantasmagorique échoué au milieu des arbres, elle est un ovni, une forme polyèdre, impénétrable et inaccessible, à l'intérieur de laquelle brillent pourtant des néons. Vague souvenir, hallucination ou réalité insaisissable, la « maison qui n'est pas un trou » est fascinante par nature. On aimerait la rencontrer dans son habitat naturel, la découvrir dans une clairière ou derrière des arbres centenaires.

Tels deux versants d'une même magie appliquée à la maison, les inventions des architectes envoûtent, pleines de songes et de fantasmes. Et on prend plaisir à circuler parmi elles, à grimper à leurs branches, à les approcher avec ce sentiment enfantin qu'elles vont peut-être se mettre à bouger.

Écrit par
Elise Boutié

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entrée libre
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