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Le Pérugin, Maître de Raphaël

  • Art, Peinture
  • 4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Trois ans après sa très belle rétrospective sur Fra Angelico, le musée Jacquemart-André se penche sur un autre artiste de la Renaissance italienne : Pietro Vannucci, dit Le Pérugin (1450-1523). Au fil d'une cinquantaine de toiles, l'exposition revient sur l'un des grands modernisateurs de la peinture au tournant des XVe et XVIe siècles, qui a su s'approprier aussi bien les codes de l’art vénitien que ceux de l'école florentine pour nourrir son propre style.

Que ce soit dans ses représentations de la Vierge et de l'enfant - leitmotiv d'une œuvre largement dominée par les sujets religieux - ou dans ses portraits, c'est d'abord sa maîtrise technique qui émerveille. Le Pérugin pousse son pinceau sur des chemins ambitieux, introduisant de nouvelles règles de composition, par exemple en insistant sur la profondeur des paysages en arrière-plan de ses tableaux. Ses couleurs, résultat d'une superposition cristalline de glacis transparents, s'avèrent particulièrement éblouissantes, aujourd'hui encore sous l'éclairage léché du musée Jacquemart-André. Quant à l'impressionnant jeu d'ombre et de lumière, comparable au fameux sfumato de Leonard de Vinci, il confère aux visages une profondeur et une tension saisissantes. Et laisse transparaître, avec beaucoup de modernité, la psychologie des personnages mis en scène. 


Ici, pas d'ornements inutiles : tout est pureté, sobriété, et dégage une sérénité propice au recueillement qui plaît énormément à la société de l'époque, non seulement en Italie, mais aussi en France ou en Espagne. Considéré comme l’un des plus grands peintres de son temps, Le Pérugin se voit même confier une partie des travaux de décoration de la chapelle Sixtine à Rome qu'il exécute avec, entre autres, Botticelli et Rosselli (il avait en charge la conception des décors de la Chapelle de la Conception, aujourd'hui disparue).


Comme le suggère le nom (un brin racoleur) de cette exposition, aujourd’hui, la notoriété du Pérugin reste étroitement liée à celle de Raphaël. Si les historiens débattent encore pour savoir si le natif d'Urbino fut réellement son élève, ou s'il fut seulement influencé par son aîné, la filiation entre les deux artistes paraît évidente. Le parcours souligne ces connexions en présentant dix peintures de Raphaël, dont l'extraordinaire prédelle du retable Oddi, prêté par le Vatican. Un beau point final pour cette exposition richement dotée, qui réunit une rare collection de chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne.

> Horaires : tous les jours (y compris les jours fériés) de 10h à 18h, nocturne le lundi et le samedi jusqu'à 20h30.

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Adresse
Prix
De 10 à 12 €
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