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Le Surréalisme et l'objet

  • Art, Installation
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Time Out dit

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Comment élaborer un art ancré dans le réel quand on se revendique « surréaliste » ? C’est le défi paradoxal posé à André Breton lorsqu’en 1927, son groupe s’engage aux côtés du parti communiste, l’amenant à reconsidérer les notions d'œuvre et de génie créatif. Héritage de Dada, le recours à l'objet coïncide avec cette inscription dans le concret. Des années 1920 aux années 1960, période étudiée par cette exposition magnifiquement mise en scène, l’objet surréaliste va prendre plusieurs formes. Il devient le nouvel outil de détournement et de subversion poétique de la réalité, la réponse à cette adhésion au « matérialisme dialectique ».

Ses origines remontent à l’année 1914, lorsque Marcel Duchamp, démystifiant violemment l'œuvre d'art, signe son premier ready-made - un porte-bouteilles - et que Giorgio De Chirico insère dans une de ses toiles un mannequin de bois. Le ready-made et le mannequin apparaissent dès lors comme deux leitmotive qui, de la ‘Poupée’ de Hans Bellmer à la ‘Vénus du gaz’ de Picasso, traversent l’histoire des relations entre le surréalisme et l’objet. Sans oublier le collage qui permet de retoucher, d’agencer, de déformer, de réinterpréter le réel.

Au-delà de l’impressionnante liste d’artistes réunis à Beaubourg (Dalí, Calder, Ernst, Arp, Man Ray, Miró, Giacometti, Brassaï, Magritte, etc.), ‘Le Surréalisme et l’objet’ montre particulièrement bien comment cette nouvelle approche a bouleversé notre conception de l’art. A ce titre, la recréation (partielle) de l’exposition surréaliste de 1936, mélange de minéraux, d’objets mathématiques, de pièces ethnographiques, d’objets trouvés et d’œuvres surréalistes, rappelle comment la réflexion du mouvement de Breton a modifié le regard du spectateur, décloisonné les frontières traditionnelles de l’art et profondément innervé la création contemporaine.

De même, le soin porté à la scénographie des expositions surréalistes (que l’on découvre grâce à d’immenses projections photographiques), dédaigneusement taxées par la presse de l’époque de « train fantôme » ou de « parc d’attractions », a non seulement été l’une des raisons de leur immense succès public, mais a aussi participé à fonder le concept d’installation, primordial aujourd’hui. Présentées au cœur du parcours, les œuvres de Cindy Sherman, Ed Rusha, Théo Mercier, Paul McCarthy et autres « réponses » aux surréalistes réalisées par des artistes actuels, sont là pour le rappeler.

> Horaires : du mercredi au lundi de 11h à 21h, fermé le mardi.

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Prix
De 9 à 13 €
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