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Rembrandt intime

  • Art, Peinture
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Rembrandt intime au musée Jacquemart-André : Une belle exposition au plus près du grand maître néerlandais.

Qui était Rembrandt van Rijn (1606-1669) ? Un grand peintre néerlandais, certes. L’auteur de ‘La Ronde de nuit’, en effet. Mais quid de sa vie et de son caractère ? La dernière exposition du musée Jacquemart-André, intitulée 'Rembrandt intime', s’attache à répondre à cette question en nous dévoilant l’homme en même temps que son œuvre.

Vie extérieure, vie intérieure

Le parcours est bref, ramassé autour de quelques œuvres majeures présentées comme des jalons dans la carrière du peintre. Né à Leyde, en Hollande, Rembrandt emménage à 25 ans à Amsterdam où il découvre les pittoresques attributs de l’Orient, ramenés par la puissante Compagnie des Indes Hollandaises, qu’il s’amuse à traduire en peinture. Il y rencontre également sa femme, Saskia, pour la perdre huit ans plus tard ; il y connaît la gloire et y meurt dans la misère.  

 « Intime », l’exposition l’est à deux égards. D’abord parce que l’on y trouve des fragments de l’univers familier du peintre : un portrait de Saskia sous les traits d’une jolie déesse romaine, un autre de son fils Titus à l’adolescence… De délicates scènes de rues croquées d’un crayon vif. Ensuite, parce que l’on y saisit un peu de la profondeur du caractère du maître. Dès l’entrée, l’‘Autoportrait à la tête nue’ nous impose son regard intense, à la fois doux et inquiet sous d’épais sourcils froncés. Plus loin, le ‘Portrait de l’artiste en costume oriental’ nous révèle un homme aussi digne que facétieux.

Un sacré personnage

Toutefois, c’est dans les scènes bibliques et les portraits de cour que le maître se met réellement à nu. De ces commandes officielles et convenues, matériaux de base pour la peinture du XVIIe, Rembrandt tire une chair imparfaite et vivante.

Ainsi, dans le tableau ‘La Fuite en Egypte’, qui représente Marie et l’enfant Jésus montés sur un âne que Joseph mène à travers la nuit, la simplicité du décor et les traits tirés de la jeune femme trahissent une immense compassion. A noter qu’à la même époque, en France, Nicolas Poussin plantait encore la Sainte Famille dans un décor de colonnes grecques et d’anges en draperies. Plus loin, le ‘Portrait de la princesse Amalia van Solms’, si officiel qu’il soit, laisse entrevoir l’intelligence et la douceur de la femme derrière les bijoux et les dentelles.

Le Batave en pleine lumière

Le clair-obscur, fréquemment utilisé par Rembrandt, est une technique particulièrement adaptée à cette recherche d’intimité. La lumière, encadrée d’ombre, y crée un espace clos où le regard pénètre en solitaire. Comme à l’intérieur d’une église, les sons s’y taisent, le temps s’arrête : le geste peint semble alors le discret paroxysme d’un long chemin intérieur. Dans ‘Le Repas des pèlerins d’Emmaüs’ (1629), l’expression stupéfaite du pèlerin, prise en pleine lumière face à la silhouette du Christ ressuscité, révèle le ravissement du pauvre homme – et peut-être celui du religieux Rembrandt.

C’est donc une rencontre personnelle avec l’homme et l’artiste que propose cette exposition « intime ». Auteur de nombreux autoportraits, fin observateur et grand sondeur de l’âme, Rembrandt se prête très bien au jeu. Ajoutons à cela des nuances douces, une palette ocre, un dessin fin… On en sort tout apaisé.

Cette exposition fait partie de notre sélection des meilleures expositions à Paris

Écrit par
Claire Fallou

Infos

Site Web de l'événement
www.musee-jacquemart-andre.com
Adresse
Prix
13€
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