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VOL.XVI - Haris Epaminonda

  • Art, Art contemporain
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Time Out dit

S’il existe un domaine où les émotions peuvent être maximales ou inexistantes, c’est bien celui de l’art. Inexplicables, puissantes ou totalement absentes, elles varient selon les individus ou le type d’art proposé. Dans le cadre de l’art contemporain, l’amplitude peut être encore plus grande tant ce dernier diffère par son côté avant-gardiste qui enchante les initiés ou peine à émouvoir le commun des mortels ou les novices. Alors évidemment, quand le Plateau du Frac (Fonds régional d’art contemporain) nous invite à la première exposition de l’artiste chypriote Haris Epaminonda, nous savons bien que nous ne risquons pas de nous émerveiller devant des œuvres impressionnistes ou cubistes.

Vivant à Berlin depuis plusieurs années, Epaminonda travaille à la fois sur des sculptures, des installations ou encore des films. Pour cette exposition, sa perspective constituait à accumuler des objets et des images pour les mélanger afin de créer une émotion visuelle, censée nous plonger dans notre passé. Souvent anciens et d’inspiration antique, d’origines multiples, ces objets sont toujours choisis avec minutie et leur présentation ne doit, en théorie, rien au hasard. Pour le premier point, rien à redire, on trouve véritablement de tout : vases chinois, pages de livres anciens, petites sculptures alignées à même le sol, bref, Haris Epaminonda a su se constituer au fil du temps une impressionnante collection d’objets tous aussi mystérieux que beaux.

En revanche, on reste extrêmement perplexe dans leur utilisation, le but étant – on le rappelle –  de nous immerger dans le passé. Leur disposition, aléatoire et clairsemée, ne crée aucun lien logique entre eux, si bien qu’au fur et à mesure que l’on avance dans l’exposition, on cherche de plus en plus à comprendre pourquoi cette pierre se retrouve dans une sorte de mini-temple d’inspiration bouddhiste et pourquoi celle-ci non. De même, ce vase bleu pâle est ravissant, mais pourquoi se trouve-t-il à trois kilomètres de son grand frère qui erre seul dans cette petite salle ? Enfin, que diable vient faire ce projecteur diffusant une lune sur le mur, isolée de tous les autres endroits ? Alors qu’on nous promet un voyage initiatique et un tourbillon lyrique, on se perd sur un chemin tortueux et semé d’embûches se terminant qui plus est extrêmement vite (comptez dix minutes au maximum pour faire toute l’expo).

Que l’on se mette d’accord : l’art contemporain ne répond pas à une question de logique, mais plutôt d’émotion et de sensibilité propres à chacun. Malheureusement, si l’on reste de marbre dès la première œuvre, aucune chance de se retrouver charmé par la suite. C’est ce qui s’est passé pour nous avec les travaux de Haris Epaminonda. Tant pis.

Écrit par
Matthieu Petit

Infos

Site Web de l'événement
www.fraciledefrance.com/
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