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Wim & Donata Wenders : Places of the Mind

  1. © Donata Wenders
    © Donata Wenders
  2. © Donata Wenders
    © Donata Wenders
  3. © Krause & Johansen
    © Krause & Johansen
  4. © Krause & Johansen
    © Krause & Johansen!WWENDERS WW-C-201
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Time Out dit

La galerie Polka expose les photos des repérages du dernier film du grand cinéaste allemand Wim Wenders, 'Every Thing Will Be Fine', accompagnées des clichés pris par sa femme durant le tournage. Voulant présenter le couple à la ville comme deux artistes dont le travail de l’un enrichit celui de l’autre, l’exposition montre une petite dizaine de photos, au beau tirage, mais à la faible qualité visuelle. Loin de la puissance des grands espaces que Wim Wenders sait si bien filmer (il n’y a qu’à revoir la scène d’ouverture de 'Don’t Come Knocking'), ces photos se révèlent plates et factuelles, comme si l’on ne faisait que traverser les paysages qu’elles nous présentent. C’est au Québec qu’il a cherché les lieux où se tournerait le film. L’on pouvait imaginer une poétique du désert blanc, une imagerie inversée mais proche de celle qu’il rencontre lorsqu’il filme l’Amérique. Mais on est face à des paysages sans vie, sur lesquels le regard glisse et ne plonge pas. 

La mise en parallèle avec le travail de sa femme, Donata Wenders, n’apporte pas non plus une percée fulgurante, ni dans la complémentarité de leur regard, ni dans la finesse de sa proposition personnelle. Elle s’est efforcée de photographier l’acteur du film, James Franco entre les prises, dans son activité obsédante et chronophage, la lecture. Ainsi, on nous présente quelques clichés en noir et blanc, bien éclairés et sages, mais qui ne portent pas la marque vive du regardeur saisissant l’instant où lumière, composition et sujet expriment une chose qui dépasse le photographe alors même qu’il sent qu’elle est en train de se passer. L’enchaînement des photos et la répétition de leur motif (la lecture) sans cette vie sous-jacente qui caractérise l’œuvre des grands photographes nous berce d’une monotonie, cousine du désintéressement.

Vague impression donc d’être témoin d’un coup de pub pour fabriquer un duo d’artistes qui n’existe pas en se servant de la réputation justifiée d’un cinéaste aguerri qui a su voir et transmettre ses visions en images. Déception de ne pas avoir eu une claque en découvrant ces images, on voulait revivre 'Paris, Texas', ses couleurs, son souffle et son désenchantement sublimé. De plus, on trouve dans le magazine Polka un plus grand nombre de clichés que sur leurs murs, alors on se demande vraiment à quoi bon être venu. Mais le quartier recèle d’autres pépites photographiques, alors pour ceux qui resteraient sur leur faim, allez donc voir les paysages de Stéphane Couturier à la Maison Européenne de la Photographie par exemple.

Infos

Site Web de l'événement
www.polkagalerie.com
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