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L'herboristerie de la place de Clichy en danger

Écrit par
Céline Quintin
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Offrir aux Parisiens des moyens naturels pour prévenir les maladies et pour se soigner au lieu d’avoir recours aux produits chimiques proposés par l’industrie pharmaceutique, c’est le défi de l’herboristerie située au numéro 87 de la rue d’Amsterdam, près de la place de Clichy. Une enseigne célèbre qui promeut la médecine douce depuis 1880 en proposant à coût réduit des tisanes, huiles essentielles et plantes médicinales en vrac préparées sur place. Hélas, cette boutique d'apothicaire à l'ancienne risque de disparaître, puisque son gestionnaire Jean-Pierre Raveneau se retrouve aujourd’hui condamné pour « exercice illégal de la pharmacie en récidive ».

Une décision aux sanctions lourdes qui s’élèvent à un an de prison ferme et 50 000 € d'amende. Bien que docteur en pharmacie, l’herboriste n’exerçait pas dans une officine et n’était plus inscrit à l’ordre des pharmaciens. Effectivement, depuis 1941, la loi réserve aux pharmaciens un quasi-monopole de l’exploitation des plantes. Seules 150 d’entre elles, jugées non toxiques, ne sont pas soumises à cette règle. En résumé, les bienfaits de la médecine par les plantes semblent encore loin d’être reconnus, c'est la raison pour laquelle une certaine Alice Wasser a lancé un appel au soutien à l'herboristerie via une pétition qui a recueilli presque 6 000 signatures. 

« A l'heure où l'on constate les ravages faits par l'industrialisation de notre planète, écrit la pétitionnaire, où éclatent de nombreux scandales concernant  la mise sur le marché de médicaments insuffisamment testés, la décision de justice du parquet de Paris est très surprenante. Cherche-t-on à protéger la population d'une médecine qui a fait ses preuves pendant des millénaires et qui est respectueuse de l'environnement ou fait-on un cadeau aux lobbies de l'industrie pharmaceutique qui cherchent désespérément à protéger leur monopole ? » De son côté, le tribunal correctionnel de Paris souligne que « pour vendre les produits retrouvés dans son herboristerie, monsieur Raveneau aurait dû être inscrit à l'ordre des pharmaciens ». Quant à Jean-Pierre Raveneau, il a rappelé durant l'audience qu'il ne délivrait que des conseils, précisant : « Mon but a toujours été d'apporter du bien-être. »

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