Il y a des rencontres qui doivent se faire, de celles que l'on n'attend pas et qui nous tombent dessus soudainement. Et puis il y a celles, pas moins magiques, que l'on peut provoquer. En forçant un peu la main du destin. Sûr que ce jeudi 30 avril 2015 vous aurez le choix entre une avalanche de concerts dans une multitude de salles parisiennes. Mais si le cœur vous en dit, on ne saurait trop vous recommander de passer un moment avec Eric Chenaux, sa voix et sa guitare, sur la non moins fabuleuse péniche Antipode (située 55 quai de la Seine, 19e).
D'abord parce que le Torontois est signé sur l'un des labels les plus passionnants de ces dernières décennies, Constellation Records, qui compte notamment dans ses rangs les Tindersticks, Colin Stetson, Godspeed You! Black Emperor. Ensuite parce que son approche de la guitare est ouverte et expérimentale, et que ses nombreuses influences le portent de la musique médiévale à une folk parfois dissonante, toujours passionnante. Enfin parce qu'il partage avec Sir Richard Bishop et Will Oldham un talent et une singularité rares, exprimés dans une économie de moyens salutaire (less is more, comme on dit si bien). En témoigne son dernier et audacieux album solo 'Skullsplitter' ou ses collaborations avec Eloïse Decazes et Radwan Ghazi Moumneh. En ouverture, le tout aussi singulier Didier Petit, à la fois violoncelliste et conseiller musical auprès de l’Observatoire de l’Espace (entre autres). De quoi passer un moment hors du temps, en apesanteur, et de frôler un peu plus les étoiles.
