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© CD92/Willy LabreCerisiers en fleurs - Domaine de Sceaux

Que faire à Paris en avril 2024 ?

Expos, restos, festivals, spectacles : découvrez tous les inratables à faire en mars 2024.

Rémi Morvan
Écrit par
La Rédaction
et
Rémi Morvan
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Le mois d’avril est là, nous entrons officiellement dans la période la plus faste de l’année ! Le printemps s’installe (doucement) et avec lui germent les bons plans (dont les premiers à l’air libre) partout sur la mappemonde parisienne. Voici un panier garni des plus belles pousses avec le retour des premières friches, des restos bizuts ou des concerts tant attendus. Et avec ce dossier pour vous couvrir le dos, vous ne craignez aucune gelée de printemps !

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Les meilleurs plans du mois d'avril 2024 à Paris

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Italien
  • Sentier
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Finito les burgers. A la place de FTG (Frenchie To Go), voilà la trattoria Altro Frenchie de Greg Marchand qui arrive dans le game du déjeuner de « sa » rue du Nil, là où il possède déjà Frenchie et Frenchie Bar à Vins. Si Marchand n'est pas de Venise (lol), il a su déployer une convaincante carte panitalienne : artichauts à la juive ; raviolo garni de pecorino et partageant son beurre avec des petits pois croquants et des feuilles de menthe ; tartelette crostata garnie de frangipane… Voilà un Altro vraiment bueno.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • 1er arrondissement
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Pierre Touitou, qui manquait cruellement aux foodies, ouvre enfin son enseigne à lui, bien loin de l’Est parisien. L’endroit porte beau : bois sombre et anguleux, comptoir inox, carrelage noir et blanc au sol… Une âme de bistrot sous un costume italien des années 80. Sur la carte, on retrouve le style du chef : net, minimaliste et stylisé. Des entrées, on retient les incisives asperges blanches au gingembre et ajo blanco verdoyant. Les plats arrivent escortés d’une assiette satellite, comme chez Gagnaire où Touitou fit ses armes : impeccable lotte-artichauts-tamarin avec un side de riz noir aux oursins et foie de lotte qui lui vole la vedette. En dessert, la crème anglaise de l’île flottante est habilement relevée de piment fumé (12 €) tandis que la forêt-noire s’avère aussi satisfaisante qu’une rediff de Columbo (14 €). Tout est lisible, jamais plus de trois éléments dans l’assiette ; mais à force d’épure bien ordonnée, certaines propositions nous ont paru manquer un peu de chien ce soir-là…

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Bars
  • 2e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Dans la famille des reconversions radicales, on demande Thomas de Coninck, ancien ingé-son, et Jérôme Thomas, ex-directeur de clinique, qui ont tout lâché pour se jeter dans ce drôle de projet hybride ouvert fin 2023 : un resto/bar à vin/cocon à sieste et salle d’écoute audiophile. Ne cherchez pas, ça n’existe pas ailleurs en Europe. 5 mètres sous plafond, un immense miroir, des murs bleu nuit, des canap 70’s, des platines. C’est là, entre deux enceintes hORNS prêtes à rugir, qu’on peut siroter du vin nature pioché dans une petite carte bien dans ses classiques (Bouju, Chemarin mais aussi les quilles vinifiées à Paris par les Vignerons Parisiens) à prix raisonnables. Mais l’atout du lieu reste son incroyable salle d’écoute en sous-sol. Elle se loue à l’heure (100 €) pour redécouvrir en bande (12 max) – mais pas forcément – ses morceaux fétiches sur un matériel de zinzin : ampli chypriote Aries Cerat de 120 kg, enceintes grecques Tune Audio Anima hautes comme un homme, mythique platine française JC Verdier… Une sorte d’IMAX des oreilles. Et on peut picoler ! A tester une fois dans sa vie…

  • Musique
  • Musique

Samedi 20 avril, de 14h à 3h, le Point Ephémère va frimer en accueillant sa sacro-sainte convention des labels indépendants, cet événement à deux faces dispatché entre un marché accueillant une vingtaine de stands de labels et des concerts et DJ sets à écouter à l’œil. Sur la tracklist des exposants, qui touche un peu à tout avec une légère inclinaison rock et pop. L’autre facette de cette convention, ce sont les live avec, déjà stabilotés de notre côté, l’étrange post-pop chantée en français des groupes Cœur Joie et Pleasure Principle ; les sets tantôt dancehall, transe ou que sais-je de Diggin' Speakrine,  résidente Rinse et Station Station ; un set de Buvette ; et – accrochez-vous – le concert des Garçons Bouchers, groupe vedette du rock alternatif des années 1980-90, qui seront là pour présenter un album qui résonne avec l’actualité, six titres inédits extraits de leur concert à Moscou en mars 1993, édité spécialement pour le Disquaire Day. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Shopping
  • Chocolateries et confiseries
  • République
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Une carte de chocolats et de pâte de fruit solidement ancrée dans les saisons, voilà comment cet élève de Patrick Roger et Jacques Genin compte se démarquer dans le game du cacao (et ne pas faire la même ganache toute sa carrière). Cette ambition s’appuie sur une maîtrise technique imparable et un appro au cordeau :  ingrédients viennent au maximum de France (châtaignes d’Ardèche, noisettes du Lot et Garonne, amandes de la Drôme…) et les divers crûs de chocolat de chez Nicolas Berger.  Pour Pâques, William a déjà trouvé son animal totem, à l’image du hérisson de Patrick Roger : la loutre qu’il décline en bébé trop mignon, ado ou maman !

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot
  • Recommandé

Mohamed Bourouissa transforme le Palais de Tokyo en un champ de mimosas géant pour son expo Signal. Ici, tout son talent se déploie : photo, sculpture, dessin, installation… L’artiste ne saurait visiblement se contenter d’un médium unique via un fil rouge pas vraiment habituel dans les établissements culturels parisiens : le seum. Le seum postcolonial, le seum d’une jeune génération que les plus grands n’écoutent pas, le seum des impuissants face aux drames de Gaza ou à la condition des Afro-Américains. Mohamed Bourouissa signe ici une expo intimiste, l’une des plus intéressantes de la saison. Elle n’est pas parfaite, non, et l’on arrive même à lui trouver un petit côté snob, en rupture avec le discours universaliste tenu par l’artiste, en raison de son absence de limites et de médiation claire. Mais Signal a le mérite de rendre concret le pouvoir de la culture : celui de renverser l’ordre établi et ne jamais être prisonnier d’un seum éternel. 

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  • Restaurants
  • Dans nos Assiettes

Un Français sur six ne mange pas à sa faim. Pour lutter contre ce fléau, la communauté Ecotable, en partenariat avec Yes We Camp, une brochette d’assos et des artisans, prennent le problème par le manche de la casserole et organisent à Césure, le 20 avril, une grande fête de l'alimentation engagée. Cette bamboche avec du cœur va débuter avec un grand banquet solidaire. Le but ? Réaliser 500 repas financés par les billets des participants (20€ seulement !), une partie sera servie gratuitement à des bénéficiaires attablés comme tout le monde, une autre distribuée en maraude. Les recettes végétariennes (personne n’est exclu !) seront préparées par des pointures : Harouna Sow (Waalo) et Bérangère Fagart (Sélune). Après déjeuner, la journée continue avec deux conférences cuisinées sur le droit à l’alimentation et une teuf avec des sets de Voyou et de DJ Cheese. Vive l’action joyeuse !     

  • Restaurants
  • Dans nos Assiettes

Posté sur une île verdoyante du bois de Boulogne, uniquement accessible par bateau, le tout nouveau Chalet des Îles a une bonne dégaine de champion des rendez-vous estivaux dans la catégorie guinguette chic. Sa dernière rénovation de 2012 surjouait l’ambiance de pavillon de chasse pour traders, avec façade saumon et intérieur carmin. En 2024, l’ambiance se veut beaucoup écolo pour ce chalet suisse transporté en pièces détachées depuis Berne en 1855. Le menu des différents espaces a été élaboré par Pierre Chomet (Ambos), qui promet du local (voire hyperlocal avec des ingrédients cueillis sur place !) et de saison : asperges vertes, mimosa, jambon ibérique ; gnocchis, courgette violon, pistaches et vieux parmesan ; tarte citron-basilic… Voilà des bonnes raisons d’aller prendre le bateau pour une traversée de… 40 secondes !

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Rennes-Sèvres
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Sous la ligne de flottaison du 6e arrondissement planque ce Poppy, speakeasy chicos de l’hôtel des Grands Voyageurs. Le cadre de la petite salle est au diapason Art déco du reste de l’immeuble. Le menu, imaginé par Margot Lecarpentier, propose cinq cocktails création dont deux sans alcool comme ce Midnight Rhapsody (Djin, sirop de fenouil, hydrolat de pin et tonic) joliment végétal. Les amateurs d’amer costaud peuvent se reporter sur ce twist de Negroni au whisky japonais, vermouth, xérès et liqueur de pomme de pin. Après 22h, un pianiste ou un DJ vient ambiancer le lieu fréquenté autant par les clients de l’hôtel que par les locaux, bienheureux d’avoir un bar à cocktails digne de ce nom dans ce quartier !

  • 4 sur 5 étoiles
  • Shopping
  • Boulangeries
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Depuis 2011, un jeune artisan produisait discrètement des panettones à rendre fous de jalousie les Italiens. Le bruit de couloir a enflé et Christophe Louie a enfin ouvert une boutique sur la si charmante rue Dupetit-Thouars. Son levain Mauro produit toujours des merveilles de panettone. De la classique grosse “brioche” filante, humide et moelleuse criblée de fruits confits, aux déclinaisons au chocolat ou à la fleur d’oranger, il y a là de quoi se relever la nuit, et même ramener la part restante dans son lit en faisant fi des miettes ... et des prix, autour de 45 € le kilo. Mais Christophe Louie a ouvert une vraie boulange de quartier, avec des pains de caractère – levain, blés anciens –, dont la croûte bien brunie et craquante allèche irrémédiablement. A noter aussi, un flan feuilleté parfait qui sait se faire remarquer dans un “flan game” parisien arrivé à saturation.

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Un spectacle de danse au milieu des Nymphéas
© Jérôme Bonnet

Un spectacle de danse au milieu des Nymphéas

Œuvre marathon de Monet – il y a consacré les trente dernières années de sa vie –, Les Nymphéas vont aussi participer aux JO. Initié en 2018, le programme Danse dans les Nymphéas s’est maqué en ce premier semestre avec l’Olympiade culturelle, célébrant en grand les danses hip-hop avec l’introduction du breakdance aux Jeux. Et si Bintou Dembélé sera la star du mois de juin, en avril, honneur à la chorégraphe rennaise Linda Hayford et au chanteur Nosfell pour une création entre funk-style, popping et musique où les deux artistes chercheront à se mettre dans la peau de l’autre.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Bistrot
  • Mairie du 18e
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

A la lecture du menu, installé au coude-à-coude avec ses voisins dans la petite salle, on sent bien les deux garnements vingtenaires, Yann Botbol et Nathan Sebagh ont envie de s’amuser entre Tunis, Tel-Aviv et Paris. Comme avec ces langoustines à peine roussies à glisser dans une feuille de sucrine puis à compléter façon dinette de sel fumé, mayo à l’amba (condiment à la mangue) et citron. Fondant et ludique ! L’exploration continue avec un vol-au-vent au tajine de veau (une « bouchée à la malaka » ?). Si l’idée, rigolote mais un peu gadget, n’apporte finalement pas grand-chose, le plat avec ses touches de piment et de citron confit se boulotte sans crier gare. La courte carte des vins et ses classiques du nature permet de s’hydrater loin des sulfites. En dessert, un émotionnant chou à la crème vanille pécan conclut brillamment ce repas néo-bistrotier impertinent et attachant.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Hôtels
  • Hôtels de charme et de luxe
  • Paris et sa banlieue
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Le Domaine Reine Margot à Issy. Voilà un hôtel moderniste flambant neuf, installé dans une ancienne propriété de la communauté de Saint-Sulpice, et qui propose la meilleure terrasse des Hauts-de-Seine ! On se promène dans un hectare de verdure entre jardin potager, bâtiments Ancien Régime et vue sur la tour Eiffel. Aux beaux jours, on peut boire un coup à l’ombre des arbres fruitiers… Magique ! Les 83 chambres (dont 72 dans le nouveau bâtiment) de ce membre de la famille MGallery se teintent de grège et de bois clair, profitent du calme absolu de l’emplacement et proposent tout le confort. On profite en rez-de-jardin d’une petite piscine avec une vue sur un calvaire et d’un spa. Pour se sustenter sans quitter le périmètre, direction le restaurant Marguerite 1606 où Jean-Philippe Perol déroule une bistronomie de saison (piochée en partie dans le potager au printemps) notamment des bouchées à la reine au ris de veau et épinards de toute beauté. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Aux manettes de cette élégante adresse pierre, bois et lumière tamisée d’une douzaine de places, on trouve Frédéric Paolini, nippophile 3e dan en veste blanche, qui a œuvré dans le silence ouaté d’Ogata. Son but avoué ? Atteindre le niveau ultime du service à la japonaise, anticiper les désirs des clients en conservant une discrétion de ninja. Reste qu’il propose une carte de cocktails ramassée d’un équilibre fou comme ce Scottish Hunter (scotch Islay, Drambuie, sirop de gingembre) puissant et épicé au goût fumé délicat, ou le frais et herbeux Emerald Splash (umeshu, Chartreuse verte, tonic). A noter que la glace est taillée par le patron tous les jours à partir d’un gros bloc pour garantir un contrôle total de la dilution des potions. On accompagne cela de superbes collations japonaises (les otsumami) à prix tenus. Une parenthèse japonaise réussie !

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  • Que faire
  • Vivre en Ville

Du 30 mars au 28 avril, les musardeurs pourront profiter de tout un tas d’événements en lien avec l’événement et la culture japonaise. Comme tous les ans, l’attraction principale aura lieu dans le parc : Sceaux compte plus de 150 cerisiers dans les 180 hectares du domaine, avec, d’un point de vue colorimétrie, plutôt des fleurs blanches dans le bosquet nord et des roses dans le sud. Si l’on conseille bien sûr de venir se balader et pique-niquer autour des arbres, on pourra aussi visiter l’expo entre photos et costumes de Laure Ledoux, sillonner un marché à thème japonais ou assister à une démonstration de taiko, l’art du tambour. Le plan en or pour voir la vie en rose.

 

Lancement de la troisième saison de Virage, l'incontournable friche électronique
© Maude Fourgeot

Lancement de la troisième saison de Virage, l'incontournable friche électronique

Vroum vroum, Virage est de retour ! La friche électronique plantée sous le périph dans le 17e, lieu phare des derniers deux étés festifs, fera ses premiers drifts sur la piste à partir du vendredi 12 avril. Parmi les premiers pilotes invités, on repère avec joie le B2B réunissant la Parisienne Belaria et la Suissesse Audrey Danza, le passage du furibard berlinois MCR-T, le set de Chloé pour une nuit sous les rayons de son label Lumière Noire, ainsi que le retour à Paris du Mexicain Miguel de Bois, charpentier du banger. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à vins
  • Poissonnière
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Mishmish, sur le papier, ne part pas avec tous les atouts : pas de licence IV, une carte certes naturophile mais plutôt ramassée pour un bar à vin  ; pas d’assiettes cuisinées et des tauliers, Zacharie Rabehi et Sarah Fruteau de Laclos, qui n’ont pas remporté le championnat de la gouaille… Et pourtant ! La petite salle minimale carrelage blanc et néon rouge, sorte d’antichambre berlinoise, ne désemplit pas. Même un lundi soir ! A partir du jeudi, on fait de la place sur la desserte en inox pour poser deux platines et un DJ derrière. Autour de l’îlot central, ça s’enjaille sévère jusqu’à des minuit-trente ! Au sous-sol planque une sorte de studio témoin d’un étudiant fauché – moquette carmin, siège fatigué, platine à dispo et collection de vinyles diggés par Big Smile Bazaar (plutôt funk et discoïde) à vendre – où peuvent migrer les DJ selon l’humeur des patrons. Imperméable à toute classification, ce Mishmish ne mérite qu’une chose : que vous alliez boire par vous-même.

  • Cinéma
  • Cinéma

C’est un peu comme si le film La Piscine de Jacques Deray trouvait sa forme bon plan Time Out. Après une projo dans le bassin extérieur de la piscine de la Butte-aux-Cailles l’an dernier, le festival de court-métrage de haute volée Silhouette a annoncé une nouvelle longueur filmique pour le samedi 27 avril, dans la tout aussi belle (et même classée monument historique) piscine Art déco Alice-Milliat de Pantin. Organisée dans le cadre de l’Olympiade culturelle, la projection – prévue dans le bassin de 25 mètres  en sous-sol – durera une heure et demie. Et Silhouette oblige, ce sont plusieurs courts-métrages déjà vus au festival qui seront projetés à la suite sur l’écran de 10 mètres de large, tous sur « le thème du sport, et même du sport aquatique », nous disent les orgas. Côté pratique, le tarif de la séance sera celui d’une entrée à la piscine – comptez 5,80 € –, permettant aux spectateurs de bénéficier d’une bouée.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Britannique
  • Opéra
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Plus de 30 ans après que les gastropubs aient révolutionné la popotte popu d’Angleterre, Paris se dote enfin d’une adresse de cuisine brit digne de ce nom (après l’Entente, soyons fair play) ! Derrière cette tentative d’invasion de la perfide Albion, se trouve en fait Bertrand Hospitality. Que réserve la carte ciselée par Calum Franklin, chef londonien, apôtre de la pie ? Eh bien, des classiques anglais pour sujets de sa majesté avec un solide appétit et un portefeuille joufflu. On entame avec un fier scotch egg au jaune coulant et à l'enveloppe moelleuse (la chair à saucisse traditionnelle est avantageusement remplacée par du boudin noir). Un bémol : la mayonnaise aux câpres, bien trop salée. Puis arrive la reine du déj, une royale tourte au bœuf, soucoupe dorée surmontée d'une cheminée en os à moelle. Une réussite plus anglaise qu'une citation de Churchill. Les énormes fish & chips des voisines n'avaient pas l'air mal non plus ! Si vous avez encore de la place, osez les desserts maison sucrés maison : pudding au caramel, sundae à toppings illimités...

Aux Bouffes du Nord, la revisite du mythe d'Orphée par Jean Bellorini
Le Jeu des Ombres - Jean Bellorini © Christophe Raynaud de Lage

Aux Bouffes du Nord, la revisite du mythe d'Orphée par Jean Bellorini

Poésie ! Le metteur en scène esthète Jean Bellorini rencontre le mythe d’Orphée, très librement revisité à travers la langue virtuose de Valère Novarina. Tout est beau dans ce jeu, étonnamment joyeux vu le propos de départ, et tout brille d’un magnétique éclat : les costumes, les forêts de lumières, les pianos renversés, jusqu’au feu des enfers. Sur scène, des comédiens, musiciens et chanteurs se partagent le verbe dense de Novarina et des airs de Monteverdi, dans un melting-pot plus chaotique que narratif qui ne nous perd pourtant jamais. Présenté à Avignon en 2020 pendant la crise sanitaire, le spectacle retrouvera son public aux Bouffes du Nord cette année, et on en sera !

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 1er arrondissement
  • Recommandé

Photographe et militante révolutionnaire italienne, Tina Modotti fait enfin l’objet d’une grande rétrospective française dans un Jeu de Paume qui réhabilite le nom et l'œuvre d’une artiste trop longtemps ignorée. Pourtant, à voir les 240 tirages réunis à Paris, il n’est franchement pas difficile de parler d’elle comme d’une artiste. Débarquée dans un Mexique post-révolutionnaire en 1923, elle devient rapidement l’une des grandes figures intellectuelles du pays, copinant avec Frida Kahlo et Diego Rivera, pour ne citer qu’eux. En à peine dix ans de carrière, Tina Modotti réussit à créer un vaste corpus aussi varié que cohérent, où elle explore la photographie de paysage, d’architecture ou encore le portrait, avec toujours la même brutalité. Un portrait du monde sans artifices où elle semble dépasser le maître, à en croire les comparaisons faites par le Jeu de Paume, dans une expo résolument émancipatrice. Modotti ne saurait se satisfaire d’un travail purement esthétique et fait de son appareil photo une arme au service de la lutte des classes.

  • Art
  • Art

Après le hip-hop et la musique électronique, la Philharmonie de Paris se penche sur le cas du metal. Loin des stéréotypes de mecs aux cheveux longs hurlant dans le micro, l’exposition s’intéresse à la genèse d’un genre ultra-référencé aux formes multiples. Dans une scénographie immersive dont elle a le secret, la Philha dresse, pour la première fois en France, un portrait riche de ce mouvement né il y a près de cinquante ans, au carrefour entre musique, culture pop, anthropologie et même art contemporain. Yeaaaaaaaaah !

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  • Théâtre
  • Théâtre

Dans la scène ballroom, les waackers sont ceux qui savent le mieux jouer des coudes. Caractérisée par un déploiement frénétique de mouvements de bras entrecoupés de poses sculpturales, la danse waack fera bientôt ses premiers pas au musée d’Orsay. Josepha Madoki, figure tutélaire du mouvement en France, y présentera une version courte de son dernier spectacle les 26 et 27 avril prochains, en featuring avec les statues de l’allée centrale du musée. En guise de bouquet final, un énorme battle de waacking aura lieu le dimanche 28 avril dans la salle des fêtes du musée. Haut les mains ! 

  • Shopping
  • Mode & shopping

L’intersyndicale du bon plan est formelle : cette union du rail et du microsillon va secouer le 18e arrondissement. Les samedi 27 et dimanche 28 avril, après plusieurs éditions à Pantin, le disquaire majeur du Nord parisien Dizonord délocalise sa grande vente de vinyles sur les 300 mètres de quais de la Petite Ceinture du Hasard Ludique. Pendant deux jours,  ce sont 5 000 skeuds qui seront à dégoter entre six stands de vendeurs indés (encore à annoncer) et celui de Dizonord, qui représentera la majorité du stock. Chez ce dernier, on peut déjà annoncer qu’on trouvera tous les styles et toutes les époques – avec un penchant pour le rap, la techno et la house –, mais ce sont surtout les tarifs qui aguichent. Car oui, tout le week-end, les vinyles seront au prix unitaire de 5 € avec une grosse promo sur les lots : comptez 50 balles pour les 15 disques le samedi et 20 le dimanche. 

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  • Musique
  • Musique

Ce Sample, on l’avait bien senti chez Time Out. On avait été les premiers à causer de cette friche mi-dedans mi-dehors installée dans d'anciens ateliers de matériel de son à Bagnolet, et après y avoir zoné quelques aprèms depuis, nous voilà bien heureux d’apprendre le lancement le 27 avril de sa saison 4. Le temps d’une longue journée intitulée « Sous les sunlights du périph », les visiteurs pourront tester – à prix libre – un échantillon de la prog du Sample cet été. Le pinacle du jour, ce sera bien sûr la réouverture du jardin et ses 2 000 mètres carrés d’espaces extérieurs, avec concerts et DJ sets (on attend les noms mais c’est souvent de très bon goût) à apprécier sous le soleil puis les étoiles. Entre deux entrechats, vous pourrez mater une expo collective pluridisciplinaire avec les travaux de tous les résidents, plonger dans une « installation sonore immersive », profiter d’un marché de créateurs et prendre part à des ateliers. 

 

Au 104, Circulation(s), le festival de la jeune photographie européenne
Forgotten in the Dark © Tom Kleinberg

Au 104, Circulation(s), le festival de la jeune photographie européenne

C’est l’un de nos rendez-vous préférés chaque année. Depuis 14 éditions, le festival Circulation(s) esquisse une cartographie de la création photographique européenne à travers les regards d’une vingtaine d’artistes émergents. Si le médium principal est la photographie, l’expérimentation et l’hybridation des pratiques sont au cœur du projet. Parmi les artistes exposés cette année, certains s’approprient l’intelligence artificielle, d’autres constituent des archives à partir de captures d’écran, d’autres encore réemploient des images de caméras de surveillance… En parallèle, un focus sur l’Ukraine présente des séries de quatre jeunes photographes issus de ce territoire (toujours au 104), et une expo hors les murs de Tom Kleinberg met un coup de projo sur la communauté ballroom de Séoul à la Bibliothèque Claude Lévi-Strauss. Bonus : un studio-photo pour vous faire tirer le portrait par des pros est aussi mis en place chaque année !

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  • Musique
  • Musique

Samedi 20 avril, Phonographe Corp, le média à l’affût des musiques électroniques depuis 2010, revient faire le souk pendant la fête du microsillon avec son raout – le 10e du nom – mi-fiesta mi-marché de disquaires de 18 heures dans son fief de la Rotonde Stalingrad. Annoncé de midi à 6h, l’événement se déclinera à nouveau en deux faces. Jusqu’à 22h, les visiteurs pourront dégoter des skeuds dans les bacs d’une vingtaine de labels et disquaires avec, en vrac, les cliques électroniques de D.KO Records (Mézigue), Antinote (Zaltan) ou Construct Re-Form (Zadig) ; l’entité plus afro-soul Hot Casa Records ; ou les toqués du synthé de Camisole Records. Entre deux bacs, les diggers pourront se détendre les muscles en dansant (à l’œil) devant plusieurs DJ sets dont un de Voiski.Pour les marathoniens (ou les arrivants tardifs), à partir de 22h, rendez-vous (contre quelques pièces) à l’intérieur avec trois scènes.

  • Musique
  • Arts et Métiers

Dans la profusion de groupes anglais revivalistes du post-punk, Dry Cleaning est un cas à part. Si les instrus, tapissés de guitares flagellantes et de basse/batterie galopantes, concordent avec les codes du genre, c’est la chanteuse Florence Shaw, avec ses lignes de voix déclamées comme des incantations, qui fait la diff’. Un contraste encore plus marquant sur scène où son immobilisme physique – la distance parcourue se compte en centimètres – est inversement proportionnel à son magnétisme.

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  • Restaurants
  • Dans nos Verres

Le Golden Promise, rendez-vous bien connu des amateurs de whisky passe le printemps à l’est. Le speakeasy devient, du 15 avril au 4 mai, le plus grand bar à saké de Paris. La carte, composée à l’occasion du saké nouveau, la présentation des cuvées de l’année organisée par la Maison du Saké et la Maison du Whisky, aligne plus de 110 références importées directement du Japon.Voilà l’occasion de découvrir l’immense variété des saveurs de ce vin de riz, entre les sakés modernes aux notes florales (Asahi Kurabu de la maison Takeno), les traditionnels aux saveurs céréalières (comme le Tonbo Green chez Izumibashi) ou cristallines comme un torrent de montagne (Shiro White de Masumi). Pour accompagner cette promenade liquide ? Des bouchées délicates signées Ryuichi Utsumi chef du restaurant ERH, comme ce sushi de thon rouge, gingembre mariné au whisky ou maquereau fumé au bois de sakura, riz vinaigré à la sauce teriyaki et au gingembre.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Café
  • 7e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Postée à deux pas de la fac de médecine, cette ancienne librairie boisée sur deux étages annonce la couleur : le blanc crème, celui des couv’ des livres Gallimard qui peuplent le lieu, mais aussi celui du lustre surréaliste en ex-voto. Avec quoi dedans ? Par exemple ce blend à l’italienne suave aux notes noisetées, issu de la Brûlerie de Varenne voisine et extracté minute depuis une rugissante Victoria Arduino chromée rétro. La Maison nourrit également ses hôtes avec un brekkie plate des familles (servi à partir de 9h30) avec pain au levain, œufs brouillés, comté et compotée de fruits rouges ( 15€ ), remède à tous type de mélancolie ou un bon gros cake citron-pavot, aussi dodu qu’aéré, à émietter dans son long black coffee.

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A la Villette, une expo célèbre les étudiants sortis d'école
© Atelier Pierre Pierre pour 100% L'EXPO

A la Villette, une expo célèbre les étudiants sortis d'école

Rendez-vous incontournable de la jeune création, 100 % L’EXPO réunit à la Villette des élèves fraîchement diplômés d’écoles d’art à travers la France. Au total, ce sont une cinquantaine d’artistes issus de tous les médiums qui présenteront leurs projets sur 3 500 mètres carrés. Un labyrinthe de belles promesses et d'œuvres souvent bien ancrées dans leur temps, en accès libre et gratuit. Mais l’expo est surtout vivante et se voit régulièrement augmentée de performances, live et rencontres. De notre côté, on a déjà noté le 20 avril pour assister à l’aprèm festive imaginée par la team du festival Jerk Off, qui célèbre les identités queers.

  • Musique
  • Musique

Grand huit à l’horizon pour la Prairie ! Au milieu des averses parisiennes, une info a mis un peu de printemps dans le ciel : à partir du 6 avril, la Prairie du Canal, cette ferme festive balbynienne plantée par l’asso La Sauge dans une ancienne usine de mobylettes, ouvrira de nouveau son jardin aux noceurs parisiens. Une relance accompagnée d’une première récolte d’une quarantaine de noms d’artistes et collectifs majoritairement locaux et à intrants électroniques. Cela signifie que vous aurez l’occasion d’étirer vos quadriceps avec Tatyana Jane et ses sets house trapés ; Zaltan, tête chercheuse du label Antinote ; Romain FX, aficionado des scènes italo-disco 2.0 ; ou de slalomer sur les ambiances syncopées de Carin Kelly. Côté collectifs/labels, on citera les habitués du lieu comme Dure Vie, Cracki Records mais aussi Chevry Agency, Nique la Radio ou H3 Records pour des ambiances plus hip-hop. Vivement la première récolte.

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  • Théâtre
  • Théâtre

Angelin Preljocaj, Giorgio Mancini, Philip Glass et Franz Schubert sont sur un plateau… Sapés comme jamais. La maison Dior présente conjointement deux ballets à Paris, interprétés par les danseurs de l’Opéra de Rome. Le temps de trois soirs, du 26 au 28 avril, le Palais des congrès jouera des pièces inédites d’Angelin Preljocaj et de Giorgio Mancini, Nuit romaine et Nuit dansée. Un double spectacle à la mesure des ambitions de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior, à l’origine du projet et des sublimes costumes qui l’habillent. Nuit romaine, le ballet de Preljocaj qui sera présenté au Palais des congrès, est né à l’occasion de la Journée internationale de la danse en 2022. Le chorégraphe et la directrice artistique de Dior avaient réalisé un sublime film de danse, tourné dans les salles et couloirs désertés du palais Farnèse à Rome.

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James Cameron est visionnaire. C’est-à-dire, littéralement, qu’il a des visions. Terminator serait né d’un rêve, Avatar aussi. Rêves (très) onéreux, certes, qui semblent parfois irréalisables. Mais rien n’arrête Cameron. Du 3 avril 2024 au 5 janvier 2025, ses visions et les moyens utilisés pour les réaliser seront exposés à la Cinémathèque, à Paris. Au cœur de l’expo, des centaines de dessins et storyboards, mais aussi des machines et dispositifs techniques imaginés par le réalisateur lui-même pour permettre à ses idées de voir le jour. Alors que Terminator fête cette année ses 40 ans, ce sera le premier événement d’une telle envergure construit autour de son travail. 

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A Aubervilliers, la nouvelle saison des ateliers POUSH
© Axel Dahl

A Aubervilliers, la nouvelle saison des ateliers POUSH

A Paris, le fort de la jeune création est installé à Aubervilliers. Dans les ateliers de POUSH, des artistes venus du monde entier créent au quotidien et forment une riche communauté. Mais c’est à travers les expositions conçues par Yvannoé Kruger, directeur de l’espace, et d’autres commissaires invités, que leurs travaux trouvent un sensible terrain d’entente. Ce printemps, trois nouvelles expos seront à découvrir dès le 5 avril. La plus intrigante, à nos yeux, s’intitule Nord-Est et veut témoigner de l’effervescence artistique en Seine-Saint-Denis, mêlant des résidents de POUSH à des propositions d’artistes et lieux culturels bien identifiés de ce territoire, comme le 6B. On a hâte d’y retrouver les travaux de certains de nos artistes-résidents préférés, dont la photographe Lucile Boiron et le peintre Louis Verret. 

  • 5 sur 5 étoiles
  • Hôtels
  • Champs-Elysées
  • Recommandé

Tout est d’une douceur d’angelot dans cet hôtel planté à deux pas des Champs, d’une précision extrême, et le personnel semble flotter quelques centimètres au-dessus du sol. Au rez-de-chaussée, on se glisse midi et soir à l’une des tables d’OMA, restaurant coréen de l’hôtel, un choix audacieux pour une cuisine parfaitement exécutée par la cheffe Ji-Hye Park, assortie d’une carte des vins haute en douleur côté tarif, mais de très bonne facture. Au total, 37 chambres et suites sur cinq étages, dont celles en angle offrent l’espace suffisant pour effectuer une demi-douzaine de roulades sans risquer le coup du lapin, une literie solide sur ses appuis mais aérienne dans sa composition, une décoration Art nouveau remise au goût de l’époque, des interrupteurs de porcelaine à caresser du bout de l’index, et un dressing grand comme une chambre de bonne.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais
  • Recommandé

Weegee fait aujourd’hui l’objet d’une maousse rétrospective à la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui dévoile une pratique protéiforme et bien plus politique qu’on ne veut le croire. Né en Ukraine sous le nom d’Asher Fellig, il débarque aux Etats-Unis en 1910 à l’âge de 10 ans. La conscience de sa classe sociale d’origine ne le quittera jamais. Ses premières prises de vues ? Il les prend la nuit, cigare au bec, pour le compte d’une agence de presse qui salue assez vite son goût pour le sang. Un petit côté voyeur se dessine au passage, qui ne fera que s’accentuer après la guerre, lorsqu’il part à Hollywood opérer un virage à 180 degrés. La misère sociale fait peu à peu place à une critique de la société du spectacle et ses photos people se font de plus en plus caricaturales. Dans une scéno aussi froide que les corps inertes et les sourires des mondaines californiennes qu’il photographie, on découvre un corpus à première vue décousu, qui forme peu à peu un tout assez logique grâce à un commissariat quasi cinématographique.

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