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Musique et Cinéma : le mariage du siècle ?

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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

« Qu’est-ce qu’une bonne musique de film ? Doit-on l’entendre où l’oublier ? » C’est sur cette interrogation que s’ouvre l’exposition ‘Musique et Cinéma’ à la Cité de la musique. Ne cherchez pas la réponse, les jugements esthétiques sont écartés d’un revers de la main. Une idée semble néanmoins se dégager assez distinctement : la musique a structuré le cinéma bien plus que le film n’a bouleversé l’histoire de la composition. Une vision originale. Contestable. En définitive, une bonne BO sublime les images qu’elle accompagne tout en gardant l’humilité du second rôle. La musique de film est un sherpa. Sans elle, les réalisateurs pourraient-ils atteindre les sommets émotionnels qu’ils transmettent aux cinéphiles ? Pas si sûr.

Bonne surprise dès les premiers pas sur la moquette rouge de l’exposition : on nous épargne la rétrospective linéaire pour se concentrer sur quelques moments-clés, historiques. On passe rapidement de la préhistoire (entendez le bruitage comme seul accompagnement) à la BO de ‘Drive’. Le principal est là : dudit bruitage, on évolue vers la musique instrumentale, puis orchestrale (grâce aux fulgurantes améliorations technologiques laissées de côté, souci de concision oblige). Premier talkie, ‘The Jazz Singer’ marque en 1927 le début d’une nouvelle ère, celle du cinéma avec blabla. Dans les années 1930, les producteurs hollywoodiens – ces tyrans tout puissants – imposent leurs compositeurs aux cinéastes. Alfred Hitchcock, gros poisson de l’industrie, possède le luxe du choix : ce sera Bernard Herrmann. Débute alors l’histoire du mariage entre cinéaste et auteur-compositeur sur lequel se penche brillamment la Cité de la musique.

Plongé dans la pénombre, entouré de flight-cases (protections en bois et métal pour instruments et matériel de musique) remplis de photos et de partitions, on se laisse surprendre par nos découvertes. Le cinéaste est souvent dépendant : Sergio Leone demandait à Enrico Morricone de lui jouer quelques airs pour stimuler sa plume de scénariste. Christophe Honoré, lui, a eu la bonne idée de tourner ‘Les Chansons d’amour’ après avoir écouté ‘Garçons d’honneur’ d’Alex Beaupain. Plus étonnant : Michel Legrand a dessiné l’architecture (le montage) de ‘L’Affaire Thomas Crown’ en composant une BO ininterrompue d’une heure et demie... Exemples et anecdotes s’enchaînent allègrement. Assis sur des chaises de réalisateurs, on ne manquera pas le témoignage vidéo de David Lynch et Angelo Badalamenti retraçant brièvement la genèse de ‘Twin Peaks’. Enfin, on n’oubliera pas de passer par le sous-sol où se termine l’exposition dans une jolie salle de projection, avec trois écrans et plus de 60 minutes d’extraits, de ‘In the Mood for Love’ au ‘Fabuleux destin d’Amélie Poulain’.

‘Musique et Cinéma’, au final, ne recouvre pas 10 % du thème annoncé. Le budget accordé à la musique n’est pas abordé, les genres « actuels » (rap, soul, rock, et surtout le jazz) ne sont pas réellement traités. La musique symphonique prédomine… Volontairement lacunaire, le parcours s’apparente plus à un prélude, une introduction élégante qu’on aimerait bien voir aboutir vers une série de traitements thématiques, plus limités mais plus approfondis.

Infos

Site Web de l'événement
www.citedelamusique.fr
Adresse
Prix
8 €
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