Tous les habitants du quartier vous le diront, la rue de Belleville a une âme bien à elle. Orient et Extrême-Orient, habitués et néophytes, européens bobos et ouvriers s’y côtoient. Elle est comme un petit microcosme qui se plaît à surprendre les passants, frontière accueillante entre les 19e et 20e arrondissements de Paris. C’est ce foisonnement culturel et ce bouillonnement d’énergie que l’auteur et acteur Thibault Amorfini nous offre en ce moment au théâtre de Belleville. Un texte drôle, poétique et tranchant, qui nous embarque en télégraphe depuis les Pyrénées jusqu’à « un champ de lilas plein de promesses ».
Monsieur Belleville, à la dégaine et au look inclassables, nous présente son quartier. Les déambulations nocturnes, les réflexions et surtout les rencontres improbables se succèdent au fil des quatre tableaux. Sur scène, seuls deux écrans constituent le décor. Tout au long de la pièce, des vidéos y sont projetées : paysage qui nous permet nous aussi de déambuler, mais aussi personnage à part entière, qui interagit avec le comédien. On se balade de l’église Jourdain au quartier Télégraphe en passant par les Folie’s. La poursuite d’un pigeon dans la neige et une séance offerte par l’Entreprise du rien constitueront, entre autres, votre programme court mais intense de la soirée.
Le public est aussi mis à contribution, le comédien n’hésitant pas à poser des questions, simplement, comme on interpelle quelqu’un dans la rue. Et la petite salle chaleureuse du théâtre de Belleville s’y prête bien.
Un joli petit tour des 'Quatre saisons' dans la belle ville, qui fera bientôt des petits.