Pauvre et grandiose Galilée, condamné à abjurer ses théories... Car l'idée que la Terre n'était pas le centre de l'Univers offensait et terrifiait l'Eglise. Pas étonnant, finalement, que Bertolt Brecht ait écrit 'La Vie de Galilée' à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il était lui-même contraint à l'exil pour fuir le nazisme.
Si cette pièce relate bien la vie du célèbre savant, c'est surtout le combat de la science contre le pouvoir théocratique qui y figure. Ou plutôt de l’amour de la vérité contre l’obscurantisme, comme en témoigne cette belle et célèbre tirade : « Celui qui ne connaît pas la vérité, celui-là n'est qu'un imbécile. Mais celui qui la connaît et la qualifie de mensonge, celui-là est un criminel. »
En s’emparant de ce texte en 2002, le dramaturge français Jean-François Sivadier signe une adaptation moderne et originale. Il propulse la pièce de Brecht dans un espace scénique en perpétuel mouvement : sur un plateau en bois incliné, rempli de trappes et d’articulations, tout bouge sans cesse, à commencer par Galilée, qui ne s’arrête jamais. Depuis sa création, cette mise en scène revient régulièrement sur les planches. Un succès plutôt renversant, pour une pièce empreinte de gravité...