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Après la bataille

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Après la bataille
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Time Out dit

C’est triste à dire, mais les bonnes intentions font rarement de bonnes œuvres. ‘Après la bataille’ pourrait presque en être un cas d’école : première fiction tirée du printemps arabe, le film relate les évènements de la place Tahrir en suivant le destin de deux personnages, Reem et Mahmoud. Reem est une jolie trentenaire égyptienne, émancipée et luttant pour la démocratie, qui travaille pour les services sociaux après la chute du régime de Moubarak. Elle rencontre Mahmoud, cavalier brutal ayant été manipulé par le régime déchu, dont elle tombe amoureuse et qu’elle va tenter d’éveiller aux valeurs de la démocratie, de la justice sociale et de la liberté individuelle. Mais ils n’appartiennent pas au même milieu et la dépendance de Mahmoud aux pouvoirs mafieux semble compromettre ces projets d’affranchissement. Bref, tout se mêle : politique, désir, relations hommes-femmes, tradition contre modernité, féminisme, pouvoir du peuple, incompréhension entre les classes, corruption… Et l’ensemble devient vite brouillon. Voulu didactique, le film se retrouve finalement surtout verbeux. Sans doute le réalisateur Yousry Nasrallah a-t-il tenté d’embrasser toutes les problématiques de l’actuelle situation égyptienne en montrant que la démocratie est une ambition qui ne saurait s’imposer en quelques mois. Et encore, quelle « démocratie » ? Seulement, le rythme du film est lourdaud et répétitif, les acteurs en font passablement trop et les mouvements de caméra, pas franchement inspirés, semblent souvent gratuits. Stylistiquement, le film manque de puissance. Et à trop vouloir nous plonger dans les soubresauts de l’histoire contemporaine, ‘Après la bataille’ se perd finalement dans un premier degré trop manichéen. En somme, les intentions étaient plus que louables. Mais le film pas terrible.

Écrit par AP
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