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Clark • 'Iradelphic'

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
clark iradelphic
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Considéré à juste titre comme l’un des petits génies ayant fait la réputation du label Warp, Chris Clark est un musicien rare au talent indéniable. Tant pis pour les allergiques à l’électro, convaincus qu’un pan entier de l’histoire de la musique se résume au fameux « tchac poum poum tchac » – ceux-là sont déjà condamnés aux abîmes de l’ignorance, quelque part dans le septième cercle de la muzak. Car peu importe le médium – instruments ou machines, acoustiques, électriques ou électroniques – tant que des artistes dignes de ce nom trouvent un vocabulaire adapté à leur langage (chaussure à leur pied dans le cas de Clark). Discret et réservé en interview, le trentenaire compose ainsi des albums exubérants, colorés et denses, libérant une personnalité complexe du carcan de sa timidité. Et comme avec une belle fleur restée trop longtemps fermée, l’éclosion ne peut qu’éblouir ; la Clark pousse tous les deux ou trois ans, autant dire que ses apparitions sont surveillées de près. Notamment depuis 2006 et un album parfait (‘Body Riddle’), dont les amateurs d’électro et de hip-hop ne se sont toujours pas remis.

Plus épuré et moins homogène (l’un des seuls reproches qu’on puisse véritablement lui faire), ‘Iradelphic’ étale une gamme de couleurs nuancées, d’une guitare électro-acoustique ("Henderson Wrench") à un piano lunaire, d’un duo de voix spiralé et répétitif ("Open" et "Secret") à des mélodies purement synthétiques ("Com Touch"). Ainsi l’on y trouve des morceaux plus courts qu’à l’accoutumée, presque des vignettes, telles ce sublime "Skyward Bruise/Descent" évoquant l’amplitude vibratoire d’un sonar. Ou encore un "Black Stone" tout simplement somptueux, taillé pour faire chialer le plus endurci et armé des mareros. Surtout, la production est encore une fois au sommet : ample, sensible, spatialisée, elle souligne parfaitement toute la poésie et l’imaginaire de ces compositions. Mélancolique, intime et vaste, comme un dîner aux chandelles en solo dans une station spatiale, ‘Iradelphic’ réconcilie l’auditeur avec sa part de mélancolie. Et c’est déjà pas mal.

Label : Warp

>> Lire les autres critiques de notre dossier sur les meilleurs albums de 2012.

Écrit par Nicolas Hecht
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