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Difficile de ne pas avoir une pensée émue pour Solveig Anspach, disparue le 7 août 2015 à l’âge de 54 ans, devant son ultime film, ‘L’Effet aquatique’, comédie romantique posthume d’une délicieuse légèreté.
Retrouvant les lieux qui lui étaient familiers, de Montreuil à son Islande natale, la réalisatrice suit ici avec une grande délicatesse la naissance de l’amour entre Samir (Samir Guesmi), grutier maladroit mais hâbleur, et Agathe (Florence Loiret-Caille), maître-nageuse à la piscine municipale.
Après l’avoir croisée dans un bar, Samir tombe donc fou amoureux d’Agathe, prétextant bientôt vouloir apprendre à nager pour se rapprocher de la jeune femme. Et lorsque celle-ci s’envole pour l’Islande et un étonnant congrès de maîtres-nageurs, Samir la suit, se faisant passer, à l’occasion, pour un délégué israélien. Car en fait, vous l’aurez compris, notre grutier sait fort bien nager.
Clairement, l’humour de Solveig Anspach a une tonalité particulière, qu’on aurait envie de dire féminine ; c’est-à-dire à la fois crue et subtile. La première moitié du film, qui se situe en banlieue parisienne, est d’ailleurs la plus drôle – notamment grâce à ses seconds rôles, interprétés par Philippe Rebbot et Estéban. Par la suite, l’humour cède le pas à une émotion plus lancinante, avec son exotisme islandais paradoxal et ses sentiments indécis, qui ne parviennent à se dire.
Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs au dernier Festival de Cannes, ‘L’Effet aquatique’ a, outre le ton singulier de sa réalisatrice et ses acteurs pétillants, la joliesse de son titre et de son ambiance aqueuse, où le film barbote, où les sensations flottent autant que les corps et dont le ballet, au ralenti, a tout d'une fort belle parade amoureuse.