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Liars • 'WIXIW'

  • Cinéma
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
liars wixiw
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Liars fait partie de ces groupes à l’identité assez affirmée pour pouvoir prendre des risques, sans pour autant voir ses fans lui tourner le dos. Depuis 2002 et un premier album sauvage et barré (‘They Threw Us All…’), le trio impressionne autant la critique que ses fidèles par sa capacité à se réinventer, à jouer avec les formes et concepts. Ainsi, leur ‘Drum’s Not Dead’ (2006) apparaissait déjà comme un sacré tour de force, une ode aux percussions tenant sur deux CD, se dévorant d’une traite ; entre transe, envolées noise et séquences tribales, ces quinze titres avaient en effet de quoi étourdir et émerveiller. Avec ‘WIXIW’ (pour « wish you »), Angus Andrew, Aaron Hemphill et Julian Gross sortent tout simplement leur deuxième grand disque. Exit les champignons magiques, bienvenue aux ambiances synthétiques et cotonneuses sous valium. Si ces onze morceaux sont plus difficiles à apprécier d’emblée, ils prennent une saveur toute particulière au fil des écoutes, créant une accoutumance troublante – presque dérangeante – chez l’auditeur. Voilà de quoi les grands disques semblent faits : qu’importe le style pourvu qu’on ait l’ivresse. Ici c’est clairement l’électro qui domine, rentre-dedans voire dancefloor ("Octagon", "Brats") ou plus atmosphérique ("The Exact Colour of Doubt", "Who Is The Hunter"), toujours percutante. Rarement l’écoute d’un album aura été plus fluide, son déroulement plus évident ; tout glisse et nous imprègne, et lorsque la musique s’arrête on sert les poings pour retenir un peu de ces ambiances uniques. Comprenez : on se repasse le disque dans la foulée. Autrement dit : ce trio est bien le projet musical le plus créatif et captivant issu du raz-de-marée indé de ces dix dernières années, et pourrait faire passer les derniers albums de Radiohead pour d’horribles testaments réactionnaires – d’autant plus que certains titres ("Ill Valley Prodigies" par exemple) donnent une idée de ce que le jouet de Thom Yorke aurait pu devenir. Fatalement : achetez ce disque, téléchargez-le, volez-le, mais surtout, écoutez-le une fois dans votre vie.

Label : Mute

Pour en savoir plus : http://www.liarsliarsliars.com/

>> Lire les autres critiques de notre dossier sur les meilleurs albums de 2012.

Écrit par Nicolas Hecht
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