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Bosta, l'autobus

  • Cinéma
Bosta, l'autobus
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Time Out dit

Pour celui qui imagine exclusivement le Liban comme un pays ravagé par la guerre, meurtri, incapable de se relever, le documentaire ‘Bosta’, en plus d’être drôle, explore un aspect du Liban dont les médias aiment moins parler, montrant un pays joyeux, plein de vie, toujours en mouvement. C’est l’histoire d’une ancienne troupe de « dabké » (danse traditionnelle libanaise) qui se retrouve, quinze ans après sa séparation, avec l’objectif de moderniser cette danse en l’adaptant à la musique électronique. Commence alors une aventure musicale à la découverte de tout le pays, tant à travers les paysages que les mœurs de ses habitants. Il nous vient rapidement à l’esprit que le bus (signification de « bosta »), qui traverse tout le film, symbolise une sorte de voyage dans le temps, entre le Liban d’avant-guerre et celui d’après. De même, les querelles que vont engendrer la confrontation de la forme traditionnelle du dabké et de sa forme techno synthétisent le malaise présent dans le pays, entre ceux qui regrettent un Liban idéalisé d’avant-guerre, et ceux qui essayent d’avancer, non pour retrouver à l’identique un état qui n’existe plus, mais pour bâtir quelque chose de nouveau, en accord avec son temps. Philippe Aractingi, le réalisateur, explore également des thématiques plus communes, comme celles de l’amour, de la relation père-fils, qui ternissent un peu la portée contemporaine de son film. Les « séquences-émotion » ont tendance à s’éterniser, et, si l’on comprend qu’elles constituent un procédé pour aider à l’identification et l’attachement aux personnages, ces longueurs n’en restent pas moins superflues. Mais tout de même, ‘Bosta’ aborde avec dynamisme le problème identitaire libanais, et les solutions que la jeunesse de là-bas tente désespérément de trouver, et d’imposer aux plus nostalgiques d’entre eux.

Écrit par Pia Bou Acar
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