Recevez Time Out dans votre boite mail

The Color Wheel

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Alex Ross Perry and Carlen Altman in The Color Wheel
Alex Ross Perry and Carlen Altman in The Color Wheel
Publicité

Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Depuis la claque ‘Bellflower’, on attendait avec impatience le prochain film indé américain dont la subversion nous clouerait au siège. D’une violence nettement moins radicale mais tout aussi perverse, ‘The Color Wheel’ prend la relève, à la fois produit, écrit, dirigé, monté et incarné par le même homme – Alex Ross Perry –, descendant direct d’un Evan Glodell ou d’un Vincent Gallo.

En ces temps technico-esthétiques où l’effort porté à la photographie définit de plus en plus la qualité d’un film, ‘The Color Wheel’ dérange d’abord par l’image, filmée en Kodak 16mm, d’un noir et blanc vieux et crasseux. A ce grain vintage s’ajoutent un graphisme sixties et des paysages anachroniques, entre forêt « shiningesque », diners sordides et banlieues génériques du Nord-Est américain.

Car ‘The Color Wheel’ est avant tout un road-movie dont l’histoire, à première vue, tient sur un post-it : JR, jolie et excentrique jeune fille, demande à son frère Colin de l’accompagner récupérer ses affaires chez son ancien amant (et, accessoirement, ancien prof de fac). Seul problème : JR et Colin se détestent. Dans ce deuxième long métrage porté par des dialogues fulgurants arrosés de sarcasmes jouissifs, Alex Ross Perry tord et détourne les codes de la comédie romantique américaine, genre dont il raffole.

Si le film dure moins d’une heure et demie, il est pourtant extrêmement dense, rythmé par des personnages délicieusement sournois, entre nos héros-losers pathétiques, leurs exécrables anciens camarades de classe et un gérant de motel qui n’aurait rien à envier à Norman Bates. En jouant sans cesse sur le décalage, des dialogues au montage en passant par la scène de fin, cerise insolente et transgressive qui risque de décrocher quelques mâchoires, Perry, son chef-op Sean Price Williams et sa partenaire Carlen Altman ont réussi à faire un film que personne n’avait jamais vu.

Écrit par Anaïs Bordages
Publicité
Vous aimerez aussi