1952. La Cité Radieuse du Corbusier se dresse sur ses pilotis. Une unité d’habitation futuriste qui empile 321 appartements, des commerces, une école, un café, un toit-terrasse pensé pour bronzer, faire du sport… et un gymnase. En 2010, ce dernier, abandonné, est mis en vente. Fasciné par l’œuvre du Corbusier, le designer franco-marseillais Ora-Ïto jette son dévolu sur cette voûte de béton brutaliste.
Trois ans plus tard, en 2013, le MAMO – pour Marseille Modulor – s’y installe. Un centre d’art contemporain perché sur le toit d’un immeuble-ville, pensé comme un écrin brut pour la création actuelle. Le nom, explique Ora-Ïto, est un « clin d’œil décalé et confraternel au MoMA de New York », et un hommage au "Modulor", cette unité de mesure imaginée par Le Corbusier à l’échelle de l’homme.
Restauré mais conservé dans son jus, le lieu est désormais ouvert toute l’année. Et offre aux artistes invités un terrain de jeu unique, où l’intérieur dialogue avec l’extérieur. Le toit devient œuvre dans l’œuvre. On se souvient de Daniel Buren (2014), jouant avec les ombres portées sur chaque élément architectural. Ou encore de Felice Varini et de ses formes géométriques projetées « sur, dans et avec une architecture pensée par Le Corbusier ».
Un caméléon sur un toit brûlant, qui transforme chaque expo en redécouverte surprise du Corbu.