Il aura fallu rien de moins qu’un Corbusier et un Malraux pour éviter à la Vielle Charité de finir en gravats. Chef-d’œuvre du XVIIe siècle signé Pierre Puget, ce rectangle de pierre rose et blanche – trois étages de galeries, une chapelle coiffée d’un dôme à clocheton — avait été pensé pour recueillir pauvres et vagabonds. Abandonné après-guerre, le lieu renaît en 1986, flambant neuf et dédié à l’art.
Derrière sa façade classique classée Monument historique, la Vielle Charité cache l’un des pôles culturels les plus riches de Marseille : deuxième collection d’antiquités égyptiennes de France (après le Louvre), deux musées — archéologie méditerranéenne, arts africains, océaniens et amérindiens —, un centre de poésie, une salle de ciné, et même deux centres de recherche en sciences sociales.
Aujourd’hui, on y croise deux expos temporaires par an (en ce moment, Tatouage. Histoire de la Méditerranée, jusqu’au 28 septembre, et Mère We Sea : Exposition de Laure Prouvost dans la Chapelle du Centre de la Vieille Charité, jusqu'à fin janvier), dans une atmosphère aussi studieuse que minérale.