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Benjamin Katz

  • Art, Photographie
  • 4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Une exposition photographique petite par la taille mais grande par le talent.

Pour photographier au mieux un artiste, il faut être un artiste soi-même. Et un excellent pour savoir capter l’instant d’un sourire franc. Pour saisir en noir et blanc la lumière et la grâce  dans n’importe quel être ou objet, même un balai ou une porte entrouverte donnant sur un jardin. Par chance – ou plutôt par don –, Benjamin Katz en est un.

Dans une petite salle du MAM, le photographe allemand démontre tout son génie en soixante-dix clichés. Témoin privilégié de la scène artistique internationale de ces quarante dernières années, il livre un concentré de majesté sans faille, l’essence bicolore de ce qui fait une photographie réussie. Bref, une exposition comme un cours muet, où le professeur est absent mais la leçon subtilement disséminée dans chaque portrait. L’apprentissage passe donc par l’observation, l’analyse intense, la décortication visuelle.

Quand le filtre optique tombe, les personnalités se révèlent

Mais on peut aussi jouir, en toute simplicité, du bien-être que nous procure cet album photo souvenir où les célébrités du XXe siècle nous semblent moins intouchables. Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Keith Haring, Daniel Buren… Les angles, les poses et les mises en scène dans lesquelles Benjamin Katz les immortalise les rendent si humains qu’ils nous en deviennent presque familiers. Les visages s’illuminent, les airs sont sincères, les regards pénétrants.

Voler de tels instants de vie authentique n’est pas aisé, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Pour capturer l’âme plutôt que l’apparence il faut une réelle complicité entre le sujet et l’article qui se trouve derrière l’appareil afin de le définir. Obtenir la spontanéité, le naturel de son modèle, demande aussi de l’expérience, que Benjamin Katz a largement acquise en un demi-siècle de carrière. Des années passées qui ne l’ont pourtant pas démodé, ses prises de vue dynamiques et modernes atteignant toujours leur objectif esthétique et humain. A l’image du double-portrait de Isa Genzken et de son chat, démultipliés dans un miroir de salle de bains.

Drôle et touchante, atypique et délicieusement nostalgique, l’œuvre de Benjamin Katz se regarde donc mieux avec le cœur qu’avec les yeux.  

Cette exposition fait partie de notre sélection des meilleures expositions à Paris

Écrit par
Clotilde Gaillard

Infos

Site Web de l'événement
mam.paris.fr
Adresse
Prix
entrée libre
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