Assez méconnue, la foire parisienne du dessin contemporain prend pourtant de la bouteille. Pour la sixième fois déjà, ‘Drawing Now’ investit le Carrousel du Louvre du jeudi 29 mars au dimanche 1er avril, invitant 70 galeries françaises et étrangères à exposer la crème de leurs crayonneurs. Bien moins déconcertant par sa taille que la FIAC ou Art Paris Art Fair (qui a d’ailleurs également lieu ce week-end au Grand Palais), ce salon plus avenant (quoiqu’un peu cher : 15 euros) rassemble un ensemble inégal d’œuvres sur papier, parmi lesquelles brillent quelques pépites. Ne loupez pas les éclaboussures lyriques de Marlène Mocquet, représentée par la galerie Alain Gutharc, ou les êtres étranges aux faux airs de personnages de Chirico signés Pierrick Naud, sur le stand de la galerie Particulière. Dwight Mackintosh, lui, s’épand en gribouillages enfantins (et on vous parle du niveau petite maternelle) pour Creative Growth, venue tout droit d’Oakland (Californie), tandis que Dane Patterson révèle son crayon d’un réalisme photographique pour Proposition de New York.
Au beau milieu de toutes ces jolies paperasses, la grande critique d’art Catherine Millet déploie son musée imaginaire, avec la volonté de transmettre au public sa conception du dessin contemporain qui, « relié qu’il est non plus seulement à la peinture et à la sculpture mais aussi à la performance, à la vidéo, et bien sûr à l’informatique, réalise le maillage de tous les supports et de tous les modes d’expression que s’est donné l’art contemporain ». De quoi se convaincre que le gribouillage professionnel constitue le ciment de la création actuelle ?