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Eurasia : A View on Painting

  • Art, Peinture
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Il est loin, le temps où Marco Polo parcourait des dizaines de milliers de kilomètres pour ramener des sachets de thé chinois à sa chère et tendre qui l’attendait, tasse à la main, dans les brumes vénitiennes. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de l’Eurasie. Soudée par le feu et le sang d’une Histoire qui a largement forgé le destin de l’humanité depuis le Moyen-Âge, l’étendue de terre la plus vaste au monde a connu son lot d’échanges culturels et commerciaux, de guerres économiques et idéologiques, de révolutions, de luttes, de migrations. Mais à l’heure où les moyens de transports et de communication ont quasiment éradiqué les frontières géographiques, reste-t-il un sentiment d’appartenance à une terre commune ? Aujourd’hui, qu’est-ce qui fait l’Eurasie ? Une mémoire partagée ? Une vision du monde ? Ou, tout simplement, une façon de peindre les choses ?

Autant de questions auxquelles Norman Rosenthal, l'éminent commissaire de cette exposition, tente d’apporter une réponse très personnelle, en se tournant vers les peintres de la galerie Thaddaeus Ropac : le Chinois Yan Pei-Ming, les Allemands Georg Baselitz, Anselm Kiefer et Daniel Richter, le Polonais Sigmar Polke, le Français Jean-Marc Bustamante, le Pakistanais Imran Qureshi… Une belle brochette d’artistes issus des quatre coins du continent (avec, Ropac oblige, une dominance germanique) qui viennent émettre, très sobrement, leur voix entre les murs de la galerie-musée de Pantin. Face au souvenir de la reconstruction de l’Europe après la guerre (Anselm Kiefer), s’élèvent des explosions arbitraires (Yan Pei-Ming) et des monochromes glaçants (Jason Martin). Devant une certaine vision de l’exotisme (Jean-Marc Bustamante), se dressent la société de consommation (Ilya et Emilia Kabakov), la Révolution française (Marcin Maciejowski) et l’héritage métissé du christianisme (Raqib Shaw). Et au milieu de tout ça : une sorte d’homme de Cro-Magnon, qui semble surgir de nulle part sous le pinceau de Daniel Richter.

Dans ce parcours parsemé d'œuvres monumentales, il n’y a pas de version officielle des faits. Aucun récit à proprement parler. Juste des points de vue qui se croisent et se confrontent pour renouer avec la longue et riche tradition de l’exposition thématique – une espèce en voie de disparition dans les grandes galeries commerciales, qui semble ici renaître de ses cendres. Comme des énergies concentrées autour d’une table de spiritisme, il se passe quelque chose dans le silence d’’Eurasia’. Une impression diffuse émerge parmi les toiles : la conscience, peut-être, de faire partie de quelque chose d’immense et d'imperceptible qui, soudain, deviendrait presque palpable.

> Horaires : du mardi au samedi de 10h à 19h.

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Entrée libre
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