Faisant suite à la colère jouissive, comique et contemporaine de ’A Touch of sin’, ce nouveau film de Jia Zhang-ke apparaît comme son complément formel, son double inversé : embrassant cette fois la course du temps sur trois époques et une trentaine d’années, ‘Mountains my depart’ se teinte, au fur et à mesure, d’une mélancolie non seulement individuelle, mais aussi collective, générationnelle, culturelle. Le récit débute en 1999. À l’aube du XXIe siècle, un triangle amoureux se dessine entre une jeune femme et deux hommes. Mais on est loin de 'Jules et Jim'... Écartelée entre le premier de ces prétendants, Lianzi, ouvrier doux et réservé, et le second, Zang, jeune affairiste profitant des opportunités du capitalisme émergeant en Chine, Tao – l’héroïne interprétée par la muse et compagne du cinéaste, Zhao Tao – va devoir faire un choix. De celui-ci naîtra un enfant, bientôt baptisé Dollar. On vous laisse deviner lequel des deux hommes en est le père...