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Enfin, une bonne comédie française : rythmée, originale et authentiquement drôle ! Loin de l’omniprésent pseudo-humour franchouillard vulgairement marketé, le nouveau Dupontel fait preuve d’une véritable inventivité dans sa réalisation et son montage, et parvient à un rare et bel équilibre entre douceur de ton et cruauté des gags. Comme pour les meilleures blagues, l’intrigue de '9 Mois ferme' est toute simple : Ariane Fleder (Sandrine Kiberlain), juge hyper-stricte et célibataire endurcie, découvre à son grand dam qu’elle est enceinte… et que le futur père, rencontré lors d’une exceptionnelle nuit d’ivresse, n’est autre qu’un cambrioleur multirécidiviste (Albert Dupontel), accusé d’avoir tronçonné les membres et dévoré les yeux de sa dernière victime.
Délirant et bien mené, à la fois bouffon et (globalement) crédible, le scénario sert intelligemment de prétexte à une succession de situations déviantes et de séquences loufoques, parfois à mourir de rire. Servis par des dialogues solides et un puissant comique de situations, les comédiens s’en donnent à cœur joie. Et si Dupontel et Kiberlain forment un tandem inattendu, aussi réjouissant qu’efficace, les seconds rôles se révèlent eux aussi largement à la hauteur - à commencer par Nicolas Marié, en avocat hystérique et sévèrement bègue. Quelques sympathiques caméos viennent également surprendre le spectateur : Terry Gilliam en double anthropophage de Charles Manson, Gaspar Noé et Jan Kounen en inquiétants taulards, ou Jean Dujardin en traducteur de JT pour sourds et malentendants. Bref, on ne vous en dit pas plus : ce serait dommage de gâcher les surprises de cette excellente farce, où l’humour féroce et graphique de Dupontel se voit habilement mis en relief par la fantaisie poétique et la folie douce de Sandrine Kiberlain. Très certainement l’une des meilleures comédies de l’année.