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On se moque souvent, à juste titre, des mauvaises comédies françaises : gags téléphonés, scénario inexistant, comique répétitif et sans imagination, mise en scène proche du niveau de la mer… Les films réalisés sur ce modèle ne se comptent même plus, tant ils représentent l’immense majorité du paysage cinématographique hexagonal. Avec ‘Absolutely Anything’, force est de constater que les Anglais sont capables des mêmes forfaits.
Pourtant, le générique avait de quoi aguicher l’amateur de rigolade : A la réalisation, l’ancien Monty Python Terry Jones, au casting le fabuleux Simon Pegg, qu’on a vu dans les meilleures comédies anglaises de ces dix dernières années, ‘Shaun Of The Dead’, ‘Hot Fuzz’ et ‘Le Dernier Pub avant la fin du monde’. Enfin, dans le rôle du chien, mesdames et messieurs, Robin Williams dans sa dernière apparition au cinéma. C’est d’ailleurs lui qui tire le mieux son épingle du jeu au sein d’une comédie globalement assez attendue.
Légèrement calquée sur ‘Bruce tout-puissant’, l’intrigue raconte l’histoire d’un type lambda qui hérite de pouvoirs infinis, qu’un conseil d’extra-terrestres à « l’intelligence supérieure » lui a confiés. Si cet homme choisi au hasard s’en sert à bon escient, les petits hommes verts épargneront la Terre. Sinon, boum. Ce point de départ déclenche une série d’événements assez prévisibles qui dévoilent un scénario étrangement bâclé. Personnage central un peu loser, copain pas dégourdi (le prof d’origine indienne), jolie fille à séduire, ex-petit copain maléfique, on n’échappe à aucun cliché.
Au lieu de jouer autour d’eux comme un chat avec une souris, Terry Jones saute à pieds joints dedans et s’y vautre tel un cochon dans la fange à coups de gags lourdingues. Ainsi, le culte idolâtre qu’une prof voue à Ray, le pote du héros, ressemble davantage à un mauvais sketch de Benny Hill qu’aux séquences mythiques des Monty Python. Rien d’absurde et de saugrenu ici, et ce ne sont pas les apparitions sympathiques des anciens membres du collectif (John Cleese, Michael Palin, Eric Idle et Terry Gilliam) sous la forme d’extra-terrestres débiles et prétentieux qui pourront faire oublier les nombreuses lacunes d’une histoire trop simpliste.