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Amore carne

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Amore carne
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Avec ce second long métrage, l’Italien Pippo Delbono, célèbre metteur en scène de théâtre, revient au cinéma pour y transposer les thèmes récurrents de son œuvre – création, amitié, famille, maladie, poésie, errance… – à travers un dispositif d’une remarquable simplicité. Filmé en majeure partie avec un téléphone portable, ‘Amore carne’ se révèle pourtant d’une puissance inversement proportionnelle à ses moyens techniques et financiers. On y croise des passants, des témoins anonymes ou des visages célèbres (ceux d’Irène Jacob, Sophie Calle ou Tilda Swinton), des moments de solitude, des dialogues et des rencontres, souvent commentés en voix-off – et parfois carrément chantés – par le metteur en scène d''Après la Bataille'. Or, c’est précisément là que se joue la réussite d’‘Amore carne’ : dans les textes, mélanges habiles et souvent fiévreux d’autobiographie et de poésie, où des extraits de T.S Eliot, Rimbaud ou Pasolini se mêlent aux récits en lambeaux de Delbono, à ses réflexions sur le désir et la mort. Bricolant son langage cinématographique avec les moyens du bord (son quotidien, un téléphone, un micro, un peu de musique et quelques livres), le cinéaste réussit au final à fondre le politique et l’intime, le général et le particulier dans un même lyrisme, écorché et généreux. Comme quoi le cinéma est aussi un art.

Écrit par AP
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