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Belle Dormant

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Belle Dormant - Ado Arrieta
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Le retour au cinéma, onirique et pictural, d'Ado Arrieta.

Pionnier du cinéma indépendant européen – dont la notoriété a récemment pu se voir ressuscitée par la reprise en salles, en 2013, de son dernier long métrage en date, ‘Flammes’, originellement sorti en 1978 –, Adolpho (dit « Ado ») Arrieta revient, après près de quarante ans d’absence, avec cette adaptation onirique de 'La Belle au bois dormant', quelque part entre les films de Cocteau et 'Peau d'âne' de Jacques Demy. 

Un style. Une patte. Une singularité profonde. Voilà les premiers mots qui viennent en tête en découvrant cette 'Belle Dormant' au climat éthéré, onirique et aux couleurs cotonneuses. Et puis, quel beau casting ! Niels Schneider (charismatique acteur-fétiche des premiers films de Xavier Dolan) y incarne Egon, jeune prince rêveur et boudeur, qui passe le plus clair de son temps à taper comme un sourd sur les fûts de sa batterie. 

Parfois, le charmant prince fantasme aussi sur la mythique contrée de Kentz, où l'attendrait la belle dormant. Or, si son roi de père (Serge Bozon) ne voit pas ces passions léthargiques d'un très bon œil, Egon pourra tout de même compter sur l'appui de son précepteur à la voix tabagique (Mathieu Amalric) et sur une fée-archéologue de l'Unesco (Agathe Bonitzer) pour retrouver la légendaire assoupie. 

Jouant sur les temporalités, sur le réalisme et le fantastique, fourmillant de trouvailles de réalisation – figeant les corps ou suspendant le temps –, 'Belle Dormant' brille notamment par son usage à contre-courant du numérique, travaillant les couleurs avec une grande inventivité picturale, entre hyperréalisme et atmosphère de rêverie pastel.

Evidemment, ce nouveau long métrage d'Ado Arrieta est aussi un film exigeant, tour à tour théorique et enfantin, théâtral et contemplatif, antique et contemporain. Mais son parti-pris apparaît si radical et cohérent qu'il serait bien dommage de passer à côté de ce joli songe éveillé.

Écrit par
Alexandre Prouvèze

Détails de la sortie

  • Durée:82 mins
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