Contagion

Après avoir vu ‘Contagion’, il se pourrait que vous vous y repreniez à deux fois avant d’agripper une barre de métro ou de commander un plateau de charcuterie. Voici un thriller, sobre et passionnant, sur l’hystérie accompagnant l’épidémie mondiale d’une maladie qui, en gros, renverrait la grippe aviaire au rang de l’érythème fessier. Sillonnant les continents au rythme d’une contamination effrénée, Steven Soderbergh (‘Traffic’, ‘Ocean’s Eleven’) orchestre le bel effort collectif de Matt Damon, Kate Winslet, Marion Cotillard, Jude Law, Gwyneth Paltrow et Laurence Fishburne. Mais aucun n’éclipse les véritables stars de l’histoire : la mort subite et la panique aveugle.

La mort de Beth (Gwyneth Paltrow), de retour de Hong Kong, met le feu aux poudres. D’un coup, le taux de mortalité explose. Le mari de Beth (Damon), immunisé, craint pour la santé de sa fille alors que des vandales pillent des magasins ou saccagent les habitations.

Et tandis que les victimes suent, se tordent, bavent et meurent, Cotillard, employée de l’Organisation mondiale de la santé, se rend à Hong Kong démêler un tissu d’embrouilles locales – une des faiblesses du film. A part ça, Winslet interprète une honnête travailleuse au Centre pour le contrôle et la prevention de la maladie, qui fait de son mieux pour aider les victimes pendant que son chef (Fishburne) crie au complot. Plus que des cris, ce sont alors carrément des hurlements que pousse un blogueur tendance Julian Assange interprété par Jude Law, dont l’accent australien – sans doute pour souligner la référence à Assange – est assez risible.

Optant pour une approche nette, chronologique, efficace, Soderbergh scrute la panique et le chaos. Intelligent, ‘Contagion’ est un film-catastrophe jouant malicieusement sur nos soupçons, même si son épilogue est aussi insipide que le premier blabla altermondialiste venu, et que certaines intrigues tournent franchement un peu court... ce qui n'en fait pas moins un film énergique, maîtrisé et appréciable.