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Irrésistible, ce premier film d’Alice Rohrwacher traduit à la fois sa tristesse devant l’actuelle situation de la société italienne, en même temps qu’il s’enracine dans les meilleures traditions cinématographiques de son pays : rappelant l’empathie du néoréalisme pour la classe ouvrière, et la ferveur à la fois spirituelle et moderne d’un Pasolini ou de Fellini. La jeune Yle Vianello s’y révèle en pâle immigrante suisse, qui tente de s’adapter à son nouvel environnement – un désert de béton dans la région de la Calabre – en passant son temps à étudier le catéchisme, ignorée la plupart du temps par sa famille. Avec ses tons bleus-gris distordus et la subtilité de ses mouvements de caméra, ‘Corpo celeste’ est un émouvant conte sur le passage d’un âge à un autre. Qui, tout en déplorant des institutions religieuses injustes, humiliantes et mercantiles, parvient à affirmer la possibilité d’expériences spirituelles menées en dehors de tout cadre établi.