Recevez Time Out dans votre boite mail

Disneyland, mon vieux pays natal

  • Cinéma
Publicité

Time Out dit

Issue de la collection Voyages, voyages de chez Arte, l’expédition du réalisateur prend place dans un bien célèbre parc d’attractions. La légende du Joueur de flûte de Hamelin en arrière-pensée, il retrace l’histoire de ce musicien qui, pour se venger de tout un village, emporte avec lui des enfants hypnotisés par ses sons. Des Pallières est là pour une raison : trouver la morale de cette histoire en se rendant par lui-même dans la « grotte » (celle qui a vu disparaître les enfants du conte, le métaphorique parc) et savoir ce que sont devenus tous ces gens. Ces milliers de gens qui se rendent chaque jour à Disneyland. En résulte un film DV comme journal de cette tentative. Un magnifique essai documentaire qui retrace un parcours physique et mental au milieu des histoires et des personnages d’un univers bien étrange. Sa voix en off, récital de pensées, nous précise sans ménagement les exactions que recèle un tel lieu. Tout le reste, toutes ces images sont une mise en garde. Un passage aux contrées de l’enfance, avec ce danger de l’impossible retour. Car c’est bien là le risque de toute fiction, de ne jamais en revenir au réel. Ce voyage dans le temps (l’effet montagnes russes) sera d’une violence sans pareil à l’égard de tous les imprudents. Il s’agit en réalité pour Des Pallières de « retrouver un jour l’enfance qui a été la nôtre », au milieu des mémoires que l’on se crée, parce que l’on ne se souvient pas. Au milieu des fictions qui nous aident à grandir, au milieu de celles qui nous détruisent. C’est cela, tenter de comprendre la mélancolie du monde. C’est percevoir ce que l’adulte ne règle pas, ne sait pas régler : la solitude, l’amour, la mort. Une investigation poétique comme seul moyen de pénétrer la fiction avec ses monstres et ses horreurs, et d’en ressortir vivant.

Écrit par
Gildas Madelénat
Publicité
Vous aimerez aussi