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Difficile de trouver un fil directeur dans la filmographie de celui qui a, à la fois, réalisé ‘Sexe, mensonges et vidéo’, ‘Magic Mike’ et un remake du ‘Solaris’ de Tarkovski. Or, Steven Soderbergh ayant décidé de prendre sa retraite, ‘Effets secondaires’ sera son avant-dernier film. Et en guise de pot de départ, il nous offre un condensé de ses meilleurs ingrédients : la paranoïa médicale de ‘Contagion’, le thriller à tiroirs d’‘Ocean’s Eleven’, le drame intime de ‘Sexe, mensonges et vidéo’, la schizophrénie de ‘The Informant’... et Channing Tatum.
Au début du film, Emily (Rooney Mara) retrouve son mari, qui vient de passer un an en prison pour délit d’initié. Déboussolée, la jeune femme ne se remet pas d’avoir perdu ses richesses matérielles d’autrefois, et glisse inexorablement dans une sombre dépression... Jusqu’à ce qu’un psychiatre attentionné (Jude Law) lui prescrive une flopée d’antidépresseurs, nouveaux sur le marché.
On n’en dira pas plus, si ce n’est que Soderbergh et son scénariste Scott Z. Burns se sont visiblement bien amusés. Avec une maîtrise implacable et un plaisir communicatif, ils baladent leur audience de rebondissement en rebondissement, si bien qu’on ne sait jamais qui croire, qui aimer, qui détester. Un scénario déstabilisant, renforcé par le jeu délicieusement ambivalent des acteurs, à commencer par Rooney Mara. La jeune actrice, révélée dans le ‘Millenium’ de David Fincher, fascine de nouveau, d’une beauté tantôt fragile, tantôt démoniaque. Suffoquant dans une vie et un appartement qu’elle déteste, elle nous rappelle presque la descente aux enfers de Mia Farrow dans ‘Rosemary’s Baby’.
Le risque, c’est qu’à côté de ces éprouvantes péripéties, la révélation finale paraisse un peu simplette... Qu’à cela ne tienne. Soderbergh réussit à maintenir la tension de bout en bout, et prouve encore une fois qu’il est un réalisateur précieux. Qui va nous manquer.