Elena

Moins saisissant que 'Le Retour', mais bien meilleur que 'Le Bannissement', le dernier film de Zviaguintsev est une étude fascinante de la complexité des liens qu'entretiennent famille et argent. Au centre de ce film qui porte son nom, Elena, une ancienne infirmière, ayant épousé Vladimir, un homme d'affaires très fortuné. Chacun a un enfant d'un premier mariage et le fils d'Elena, aujourd'hui sans emploi, demande de plus en plus d'argent à son beau-père pour subvenir aux besoins de sa propre famille et pour pouvoir envoyer son fils à l'université. Lorsque Vladimir est hospitalisé à la suite d'une crise cardiaque, il renoue avec sa fille jusque-là distante et prend la décision d’en faire sa seule héritière. Tiraillée entre scrupules moraux, devoir conjugal et instinct maternel, Elena est forcée d'agir. Un scénario laconique, de solides interprétations, la photographie réussie de Mikhail Krichman et la musique parfaitement ajustée de Philip Glass font de ce film un drame incisif et captivant.