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Ex Drummer

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Ex-drummer
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles
Vouant sa destinée à de sordides desseins, surnageant en eaux troubles, cette comédie belge à l'humour ultra noir commence en déballant sans ménagement son objectif: « Plonger dans les bas-fonds de la bêtise, de la laideur, de la stupidité, de l'infidélité et du faux. » On ne vous ment pas. Le défilé des horreurs débute avec Dries (Dries Vanhegen), riche et célèbre écrivain, qui, pour passer le temps, décide d'intégrer un groupe de punk dont les membres se décrivent eux-mêmes comme des « handicapés ». Le chanteur, skinhead, violeur patenté, brutalise les femmes. Le bassiste est sourd, drogué, vit avec son horrible épouse et leur fillette affamée. Le guitariste est homosexuel, a un bras paralysé, une mère chauve et obèse, et un père fou à lier. Le nom de leur groupe ? Les Féministes. Que le spectacle commence ! Sang, vomi et mauvaises intentions, le voyage de Dries au fin fond d'une Belgique destroy et dévastée n'a d'autre but que celui de dépasser les bornes, quelles qu'elles soient : insultes et paroles grossières, violence, plans à trois, meurtres, nudité, sodomie, infanticide, homophobie... Et on vous passe le pire. Au final, devinez quoi ? À aucun moment Mortier n'a la présence d'esprit de faire l'autopsie de sa propre provocation punk. Mais, en quelque sorte, ce premier film tient presque la route grâce à de surprenants effets visuels, sa tonalité vive et grossière et son assurance sauvage et imparable. Revenant quelques pas en arrière, cet ancien réalisateur de clips secoue les usages cinématographiques avec une habileté certaine – tirs sens dessus dessous, montages stroboscopiques, expositions multiples, slow-motion – et, en ce qui concerne la misanthropie de ses guerriers, il ne manque pas de comprendre ses ratés exécrables. Il s'agit là d'une étrange non-affection, un non-amour difficile à esquiver. En effet, les tentatives de Mortier pour choquer sont presque trop hors-norme pour réellement offenser, comme cet illustre et irrésistible moment de surréalisme, lorsqu'un personnage nommé Big Dick invite Dries à se tenir à l'intérieur de l'énorme vagin caverneux de sa copine.
Écrit par Jonathan Crocker / trad. Charlotte Barbe
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