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Dans les années 60, la course à l’espace est une nouvelle étape dans la confrontation entre les États-Unis et la Russie. Le voyage sur la Lune est le nouvel horizon d’une nation prêt à tous les sacrifices pour la victoire, et une personne fera la différence. Il est le premier homme et s’appelle Neil Armstrong.
Après les rythmes démoniaques de Whiplash et les romances dansées de La La Land, Damien Chazelle quitte les sphères musicales pour l’espace et le silence. Il quitte les chants pour les aphasies. Si ces mutismes-là peuvent faire sens dans l’œuvre de Clint Eastwood (il avait initialement récupéré les droits du livre), on a du mal à croire que cela sied parfaitement à l’esthétique de Chazelle. Cela jure même un peu.
Il ne sait pas montrer l’amour pour la patrie et la famille, la nostalgie des terres qu’on laisse derrière soi ; il ne dit pas grand-chose des émotions liées au voyage. Mais First Man touche au but dans sa façon d’intégrer ses écarts d’histoires à l’Histoire. C’est une chronologie technique et familiale. Ce qui compte ici ce n’est pas l’aventure, ce n’est pas l’espace. Ce qui compte c’est le deuil et la manière de le mener à bon terme. C’est la beauté étroite du film et ce n’est pas vraiment assez. Un petit pas pour l’homme, et un pas si grand pour Chazelle.