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Free to Run

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
free to run
© Wayne Eastburn/The Register-Guard
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Un documentaire étonnant qui revient sur l'irrésistible ascension du running ces 50 dernières années.

Difficile d’imaginer aujourd’hui, alors que les amateurs de course à pied sont légion et qu’il devient presque louche de ne pas pratiquer, que dans les années 1960 ces sportifs du dimanche en mini-short et baskets profilées étaient vus comme des hurluberlus. Une époque où l’on ne se vantait pas de courir, où certains se cachaient même. Voilà l’histoire étonnante que nous raconte ‘Free to Run’, prenant pour point de départ cette époque pour rendre hommage à ce sport ayant connu une irrésistible ascension ces dernières décennies.

Plus que l’aspect strictement sportif, le réalisateur Pierre Morath met d’ailleurs en lumière la dimension humaine de cette discipline. Une histoire à la fois individuelle (l’une des caractéristiques de la course à pied) et collective, qu’il nous raconte à travers des portraits de coureurs ayant fait avancer la cause du jogging dans le monde, des Suisses de la revue Spiridon (Noël Tamini en tête) à des figures emblématiques comme Kathrine Switzer, première femme à courir le marathon de Boston en 1967, ou Steve Prefontaine, coureur américain des plus attachants, décédé dans un accident de voiture à l’âge de 24 ans, qui a lutté pour la reconnaissance financière des compétiteurs amateurs.

Ainsi se dessine au fil du documentaire toute la portée symbolique de ce sport : plus que de pousser au dépassement de soi, il devient un véritable vecteur d’émancipation, terrain de lutte fertile pour les féministes, ou moyen de rapprocher les habitants d’une ville alors en pleine crise (New York dans ses années sombres, lors de son premier marathon). Sans pour autant tomber dans l’angélisme, puisque Pierre Morath apporte à la fin de son film un bémol intéressant avec les sujets qui fâchent, comme l’hyper-commercialisation, le marathon de New York dans un premier temps maintenu après l’ouragan Sandy (en 2012, et contre l’avis de la population), mais aussi le fait que la course à pied, malgré le peu d’équipement qu’elle demande, n’est pas un sport populaire (le revenu moyen annuel des participants américains au marathon de New York est de 110 000 dollars, à titre d’exemple).

Un film nécessaire et souvent drôle, auquel on reprochera seulement sa mise en images trop sensationnelle et dramatisante, usant et abusant de musique, et un découpage parfois bancal. Un record à battre ?

Écrit par
Nicolas Hecht
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