Insaisissables

Un ‘Ocean’s Eleven’ où les braqueurs seraient des magiciens ? En voilà une idée prometteuse ! Servi par un casting de rêve (Jesse Eisenberg, Isla Fisher, Woody Harrelson, Michael Caine, Morgan Freeman et même José Garcia !), ‘Insaisissables’ avait tout pour plaire. Malheureusement, Louis Leterrier, réalisateur de ‘Transporteur’, ‘L’Incroyable Hulk’ ou encore ‘Le Choc des Titans’, n’était visiblement pas équipé pour un tel niveau de subtilité. Au lieu d’explorer la psychologie de ses personnages, sortes de Robin des Bois modernes qui volent aux riches pour inonder leur public de billets de banque, le réalisateur nous balance… des courses-poursuites en bagnole. Hein ?!

A la façon d’un illusionniste, Leterrier tente de berner son spectateur : « plus vous regardez de près, moins vous comprendrez » ne cesse de répéter Jesse Eisenberg. Sauf que si ce genre de diversion est le propre du magicien, au cinéma, généralement, on aime bien savoir ce qu’il se passe. Et ici, effectivement, plus le film s’empêtre dans l’explication de ses tours de magie, moins on voit où il veut en venir. Avec ses mouvements de caméra nauséabonds, ses rebondissements incohérents et ses seconds rôles superflus, ‘Insaisissables’ nous perd et nous embrouille, jusqu’à une révélation finale complètement absurde.

Mais la plus grande erreur du film, c’était peut-être de croire que des tours de magie, époustouflants sur une scène, auraient le même effet au cinéma – un média où, de toute manière, tout n’est que sorcellerie. Bref, un film divertissant mais décevant, auquel on préfèrera, dans le même genre, l’outrancier ‘The Incredible Burt Wonderstone’, avec l’incroyable trio Steve Carell, Steve Buscemi et Jim Carrey.