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Inupiluk + Le court métrage que nous tournerons au Groenland

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
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Inupiluk
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Nous sommes tous l’exotique de quelqu’un. Voilà, en somme, le sujet que Sebastien Betbeder s’est bien involontairement retrouvé à prendre à bras-le-corps en lançant le tournage d''Inupiluk', un moyen-métrage capturant, dans l’improvisation la plus totale, l’arrivée en France de deux chasseurs inuits n’ayant jusque-là jamais quitté leurs terres. Imaginé deux semaines à peine avant l’arrivée de ces deux personnages dont il s'agit effectivement des premiers pas hors du Groenland, le nouveau film du réalisateur de '2 automnes, 3 hivers' tente, à l’instar d''Under the Skin' sorti l’an passé, le pari du réel. Mais, plutôt que d’aller à la rencontre du hasard comme le fit l’an passé Jonathan Glazer, de chercher à le provoquer, Betbeder laisse celui-ci le surprendre, se contentant de fonctionnaliser les premiers contacts d’Ole, d’Adam et de leurs hôtes, les acteurs Thomas Blanchard et Thomas Scimeca, que l’on sent tout aussi émus que les deux non-acteurs. Avec, à la clef, toute la poésie et le flottement que cet abandon peut engendrer.

Loin de se satisfaire de cette expérience plusieurs fois primée (dont le prix du public à Clermont-Ferrand), le réalisateur profitera d’une carte blanche offerte par France Culture pour monter ce qui deviendra 'Le film que nous irons tourner au Groenland', projeté à la suite d''Inupiluk'. Un second moyen-métrage entre le 'Le Président' d’Alain Cavalier et l’esprit humoristique, décalé et expérimental de Luc Moullet, dans lequel Betbeder et sa paire d’acteurs se mettent en scène en train d’imaginer ce qui est depuis devenu 'Voyage à Kullorsuaq' : un projet trans-média de voyage au Groenland dont la diffusion débute en parallèle de la sortie du film. Une œuvre que l’on espère aussi belle qu''Inupiluk', et qui saura, on l’espère, éviter les moments de doute qui viennent parfois briser l’élan de ce point de rencontre cinématographique parnassien entre Rozier et Lévi-Strauss.

Écrit par Yves Czerczuk
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