Je m'appelle Ki

Jolie polonaise, trentenaire à frange et mère célibataire, Kinga (« Ki », donc) refuse de se laisser étouffer sous le poids des prétendues responsabilités ou les caprices de son môme. Ainsi, elle n'hésite pas à picoler en boîte avec ses copines, largue le père de son gamin (un bon à rien à la ramasse de toute façon), drague des mecs, ou pose nue pour des élèves des Beaux-Arts en se rêvant artiste contemporaine – sans trop se fouler non plus, quand même. Tour à tour charmant, agaçant, touchant et immature, le personnage de la jeune femme, interprété avec conviction par Roma Gasiorowska, semble vouloir émerger comme une figure actuelle et désacralisée de la féminité. Refusant la lourdeur du drame social (qui pourtant lui tend les bras), ce premier long métrage du réalisateur Leszek Dawid adopte un montage rapide et un ton souvent humoristique : cela a le mérite de la fantaisie, mais en même temps finit par réduire la portée du film et l'intérêt de son héroïne. Qui finit bonne vieille « girl next door », en somme. Sympa mais un peu banal(e).