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Jeanne captive

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Jeanne captive
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Time Out dit

Toutes proportions gardées, les films sur Jeanne d’Arc, c’est souvent comme Dracula ou Batman. Chacun y met ce qu’il veut. Cela dit, il faut quand même faire preuve d’une certaine témérité pour passer après Dreyer, Rossellini, Bresson ou Rivette. On se souvient d’ailleurs d’un impayable ratage de Luc Besson, il y a quelques années, avec Milla Jovovich. Bref, ce coup-ci, c’est donc Philippe Ramos (‘Capitaine Achab’) qui s’y colle. Et qui, lui aussi, se loupe complètement.

Pourtant sa mutique Jeanne, Clémence Poésy, est convaincante, et Mathieu Amalric semblait tout désigné pour incarner ce vagabond, prêcheur halluciné de la pucelle de Domrémy. Seulement, la réalisation est tellement à côté de la plaque qu’on en a mal pour eux. Sans doute Philippe Ramos a-t-il cherché à affirmer un parti pris esthétique fort, et ce serait tout à son honneur si seulement il parvenait à un minimum de cohérence.

Hélas, outre d’ignobles ralentis et une indéniable absence de rythme, le film lorgne maladroitement du côté d’une actualisation de l’action et du verbe – plutôt que de la reconstitution plus ou moins crédible (comme dans ‘Le Nom de la rose’ de Jean-Jacques Annaud) ou de la métaphore théâtrale (‘Perceval le Gallois’ de Rohmer). Du coup, les dialogues sonnent parfois ridiculement, un peu comme du ‘Plus belle la vie’ en robe de bure. Et ce ne sont pas les quelques moments contemplatifs du film qui y changeront quoi que ce soit.

C’est dommage, car on perçoit bien que Philippe Ramos est un réalisateur cinéphile, qui aurait aimé réussir à conjuguer sensibilité et formalisme, mais dont le film échoue tristement, par son éparpillement et un apparent manque de rigueur.
Écrit par A.P
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