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Kurt Cobain : Montage of Heck

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Kurt Cobain - Montage of Heck
'Kurt Cobain : Montage of Heck' de Brett Morgen
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Décidément, Kurt Cobain paraît plutôt bien servi par les documentaires qui le concernent. Après ‘About a son’ en 2006 (dont la narration, maligne, se voyait constituée d’interviews du leader de Nirvana), voici donc ‘Montage of heck’, supervisé cette fois-ci par sa famille – en particulier par sa fille, Frances Bean, aujourd’hui âgée de 22 ans, qui laissa à la disposition du réalisateur Brett Morgen un libre accès à l’ensemble des archives visuelles, sonores et vidéos de Cobain. Entre caverne d’Ali Baba et précieux fonds de tiroirs.

Et autant dire tout de go que c’est là le véritable point fort du film : parvenir à retranscrire la vie d’une icône du rock à travers son quotidien, hors des habituelles lourdeurs hagiographiques. Démos et chansons, aphorismes grunge, dessins brouillonnés et extraits de journaux intimes… La matière première de ‘Montage of heck’ permet de redécouvrir Cobain sous un jour inédit, tour à tour extrêmement touchant, critique, humain et créatif. Son existence défile ainsi au gré de films familiaux à la Jonas Mekas ou Jonathan Caouette, où l’on retrouve Cobain musicien et geek du punk, à la fois gamin, ado et jeune père – à travers, notamment, une scène aussi émouvante qu'inconfortable, où Kurt et Courtney jouent manifestement défoncés avec leur nouveau-né.

Si le film perd un peu de son originalité en ayant parfois recours à de trop classiques entretiens face caméra (avec la mère de Cobain, sa veuve Courtney Love, le bassiste Krist Novoselic…), c’est surtout sa bande-son qui en constitue le seul vrai bémol, le compositeur Jeff Danna ayant eu l’idée assez saugrenue de saupoudrer le documentaire de reprises de Nirvana qui se voudraient décalées, mais tombent généralement tout à fait à côté de la plaque. Encore que cela relève du détail devant la richesse des documents inédits dont fourmille ce film, qui le rendent évidemment passionnant pour quiconque a un jour frémi en écoutant Nirvana. Tout en restant étrange et fascinant pour les autres.

Écrit par Alexandre Prouvèze
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