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Dernier volet de la trilogie de Marianne Chaud sur le Ladakh (région de hauts plateaux du Nord de l'Inde), 'La Nuit nomade' a un charme singulier, qui tient à la connivence qu'y entretient la réalisatrice avec le peuple de ce « petit Tibet ». En premier lieu, la documentariste parle la langue de ceux qu'elle filme, ce qui est tout sauf négligeable lorsqu'il s'agit, comme ici, de cueillir des épiphanies dans les mots et gestes de tous les jours. Et puis, elle y passe du temps. Beaucoup de temps. Sans jamais commenter ou intervenir. Et au final, ces derniers nomades frappent par leur proximité et l'universalité de leur propos : le passage de la nature à la ville (où les plus jeunes partent et se sédentarisent), la filiation... Bref, « le sens de la vie », comme dirait Terry Jones. Pourtant, son classicisme empêche sans doute 'La Nuit nomade' d'être plus qu'un documentaire pudique, humaniste et touchant. Ce qui est déjà louable.