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Ce film est arrivé à la 50e place de notre classement des 100 meilleurs films français de tous les temps - cliquez ici pour voir la liste complète.
Originellement destiné à être l'un des premiers films parlants, 'La Passion de Jeanne d'Arc' est pourtant muet. Le film suit, pas à pas, le procès de la pucelle de Domrémy avec la rigueur narrative d'un compte rendu d'audience. Or, le parti pris de Dreyer est simple : filmer les visages, seulement les visages, et en particulier celui d'une Renée Falconetti (interprète de Jeanne d'Arc, dont ce rôle constitue l'unique apparition au cinéma), bouleversante de fragilité et de sincérité muette. Ce décalage involontaire et fascinant entre la fatalité froide des dialogues (en intertitre) et l'émotion brûlante des images, et l'esthétique du plan serré qu’y développe Dreyer ont fait de ce film un point de repère majeur dans l'histoire du cinéma. En outre, il fournit l’une des très rares occasions de voir jouer Antonin Artaud, dans le rôle de l’abbé Jean Massieu, qui conseille à Jeanne de se désavouer et de renier ses voix divines. Enfin, on sait comment ça finit… D’ailleurs, le négatif original du film disparut lui-même dans un incendie. A un point-charnière de l'histoire du cinéma (le passage du muet au parlant), la 'Jeanne d'Arc' de Dreyer constitue une référence du film de procès, servi par un traitement radical et tourné d'une main de maître. Bref, un classique de chez classique.